La séparation de l'Eglise et de l'Etat est une doctrine politique qui repose sur l'idée que les institutions étatiques ou les gouvernements doivent être séparés des institutions religieuses. Cette pratique se traduit par la laïcité. Le concept de laïcité, en tant que séparation du pouvoir séculier et religieux est ancien. En effet, il pouvait déjà s'apercevoir dans l'antiquité grecque et romaine. De même, au Ve siècle le Pape Gélase Ier avait énoncé la théorie des deux glaives visant à séparer le pouvoir temporel et l'autorité spirituelle au sein de l'Eglise. La conception moderne de la laïcité émerge lorsque les Etats décident de tolérer d'autres religions que leur religion d'Etat. La liberté de culte change de nature : tous les cultes sont égaux et subordonnés aux règles de l'Etat. Juridiquement, la laïcité se définit par un « principe d'organisation et de fonctionnement des services de l'Etat et de toutes les autres personnes publiques, selon lequel l'Etat est non confessionnel ». Cela implique que les collectivités locales et leurs services doivent s'abstenir de se mêler à la vie des religions dans la société, et plus spécialement dans l'enseignement. Quand au concept de laïcité de l'Etat, elle rend compte du fait que « l'Etat est par nature un phénomène non religieux », Ce concept appartient à la lignée directe de la définition d'Aristide BRIAND, pour lequel « l'Etat n'est pas antireligieux, il est areligieux ». Or, les règles de séparation de l'Eglise et de l'Etat ne sont pas que l'apanage de l'Etat français qui propose la définition la plus radicale. D'autres concepts, plus modérés, sont défendus par d'autres Etats. Cependant, la séparation de l'Eglise et de l'Etat n'est pas universelle.
De fait, il existe aujourd'hui trois conceptions principales de la séparation de l'Eglise et de l'Etat autour de la laïcité (I), face à des Etats séculiers, dotés d'une religion d'Etat ou théocratiques (II).
[...] La loi de 1905 est une césure historique avec le Concordat de 1804 signé entre Napoléon et le Pape Pie VII, selon lequel le catholicisme n'était plus la religion d'Etat mais de la majorité des Français, et la liberté de cultes était instituée. Aujourd'hui, la séparation de l'Eglise et de l'Etat est incomplète en France. En effet, l'Etat finance les écoles religieuses sous la réserve de respecter une convention avec l'Etat. De plus, en Alsace Lorraine, les ministres des Cultes sont rémunérés par l'État et réputés personnels de la fonction publique. Par ailleurs, l'école publique y dispense des cours d'instruction religieuse. ii. [...]
[...] Les pays avec religion d'Etat : pays où une religion est déclarée comme dominante par la Constitution et jouit d'un statut privilégié, sans pour autant constituer un État religieux au sens où le pouvoir n'y est pas exercé au nom de Dieu C'est le cas des Etats bouddhistes (Cambodge et Thaïlande), des Etats chrétiens (Eglise anglicane en Angleterre), des Etats juifs (Israël), Des Etats musulmans (Algérie, Tunisie). Les pays théocratiques : gouvernements dans lesquels les clercs ou leurs représentants exercent l'autorité au nom de Dieu. C'est le cas du Vatican ou de la République islamiste d'Iran où le Conseil des gardiens de la Révolution est composé de membres du Clergé chiites. [...]
[...] De fait, il existe aujourd'hui trois conceptions principales de la séparation de l'Eglise et de l'Etat autour de la laïcité face à des Etats séculiers, dotés d'une religion d'Etat ou théocratiques (II). Les trois principales conceptions de la laïcité A. Une laïcité radicale mais incomplète, le cas de la France i. Une laïcité radicale marquée par la séparation réciproque entre l'Etat et les religions mais incomplète La conception française est, dans son principe, la plus radicale des conceptions de la laïcité. La justification de ce principe est que, pour que l'État respecte toutes les croyances de manière égale, il ne doit en reconnaître aucune. [...]
[...] La conception moderne de la laïcité émerge lorsque les Etats décident de tolérer d'autres religions que leur religion d'Etat. La liberté de culte change de nature : tous les cultes sont égaux et subordonnés aux règles de l'Etat. Juridiquement, la laïcité se définit par un principe d'organisation et de fonctionnement des services de l'Etat et de toutes les autres personnes publiques, selon lequel l'Etat est non confessionnel Cela implique que les collectivités locales et leurs services doivent s'abstenir de se mêler à la vie des religions dans la société, et plus spécialement dans l'enseignement. [...]
[...] Cependant, en reconnaissant des cultes précis, l'Etat renonce aux principes de la loi de 1905. B. Une laïcité tolérante, le cas des Etats-Unis Officiellement, la religion est séparée de l'État par le premier amendement de la constitution de 1787. Fait notable pour l'époque, ni la constitution ni la Déclaration des droits (les dix premiers amendements), les deux textes fondateurs de la République américaine ne font référence à Dieu ou à la Providence. Ainsi, depuis la fin du XVIII siècle, il n'y a pas de religion officielle dans ce pays. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture