Correctif présidentiel, Président de la République, suffrage universel, ressources politiques, élection
On utilise cette expression pour désigner un pays qui tout en ayant un régime parlementaire (possibilité que le parlement renverse le gouvernement) pratique l'élection du Président de la République au suffrage universel. On appelle ça un régime semi-présidentiel (ce que Colliard n'aime pas trop, car l'appellation d'un régime est un critère juridique) apporté par Duverger dans les années 1970.
L'élection du Président de la République au suffrage universel existe, mais il n'a de conséquence que si l'élu ajoute des ressources juridiques et des ressources politiques.
[...] Ce n'est pas forcément suffisant. L'examen montre que ça marche il faut des conditions politique lié au système de parti. Politiques : Colliard pense qu'un président a un pouvoir que si le système de parti est fractionné il arbitre les conflits. - Soit la coalition majoritaire est assez liée au chef de l'Etat pour que la majorité parlementaire le reconnaisse comme chef incontesté et le suive inconditionnellement. La cinquième République a fonctionné comme ça en grande partie de 1958 à 1974, de 1981 à 1986, de 1988 à 1993, de 1995 à 1997, de 2002 à 2007. [...]
[...] Pour que le président ait une vraie capacité à diriger, il lui faut des ressources juridiques et des ressources politiques. Il faut en plus, une légitimité qui ne peut lui être donnée donc que par son élection au suffrage universel. Pour le correctif présidentiel joue il faut des ressources politiques qui reposent sur le système de partis. Juridiques : ça veut dire des pouvoirs donnés par la constitution, et une légitimité à les exercer donnée par l'élection au suffrage universel. [...]
[...] Là est la principale originalité. Tant qu'on n'aura pas coupé le lien entre le président et le parti majoritaire, on ne changera pas ce qui fait le pouvoir du président même si on fait des révisions de constitution. L'exemple des cohabitations françaises montre ainsi que dans la cinquième République comme ailleurs pour expliquer un système politique il faut l'expliquer par le sous système institutionnel et le sous système partisan (de parti) et c'est lui qui est assez déterminant, dans la mesure où il indique comment fonctionne ces règles institutionnelles. [...]
[...] L'élection du président au suffrage universel Une des idées qui a pu être avancée pour assurer la stabilité c'est d'accroitre un poids politique plus fort à l'élément le plus stable, c'est- à-dire le chef de l'Etat. Cela n'est possible que si le chef de l'Etat dispose d'une véritable légitimité démocratique. Cette idée de l'élection du Président de la République au suffrage universel dans un régime parlementaire a été appliquée dans l'Allemagne de Weimar et aujourd'hui elle est beaucoup moins rare qu'on ne le croit en France. C'est plutôt la règle en fait. [...]
[...] Beaucoup de présidents, bien qu'élus au suffrage universel, n'ont aucun pouvoir. Colliard croit que l'élection du président au suffrage universel apparaît comme une condition nécessaire mais pas suffisante : - Nécessaire parce que les pouvoirs du chef de l'Etat ont à peu près partout disparu. Sauf sous la cinquième République, en parti en Finlande (vrai jusqu'en 2000, la nouvelle constitution du 1er mars 2000 ne fait plus de place au président), et un peu au Portugal. Pouvoir peut pas être exercé sauf si l'irresponsabilité du président est compensée par un pouvoir politique réel qui lui donne le suffrage universel. [...]
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