Les deux textes que nous étudions sont : le discours prononcé à Verdun-sur-le-Doubs, le 27 janvier 1978, par M. Valéry Giscard d'Estaing, dit ''discours du bon choix'', et la déclaration télévisée du 17 mars 1986, de M. François Mitterrand. Les deux sont axés sur le thème des élections législatives, mais avec une différence majeure, l'un a été prononcé avant les élections et l'autre à l'issue de ces dernières. Giscard d'Estaing était alors président depuis 1974, et avait succédé à deux gaullistes (Charles de Gaulle et Pompidou). Son élection en 74, opère une cassure avec la pratique de la Ve République : pour la première fois depuis 1958, un Président de la République n'est pas gaulliste, mais issu des républicains indépendants, groupe qu'il a fondé en 1962. Lorsqu'il prononce son discours du bon choix, la France est alors à quelques semaines des élections législatives qui se dérouleront en mars 1978, et il tente donc d'éclairer le peuple sur les élections législatives à venir, et de ce fait essaie de leur exposer justement, le bon choix à prendre. Quant à Mitterrand, Président de la République depuis 1981, et qui avait combattu les institutions de la Ve République et appliqué à son profit la prééminence présidentielle, se retrouve confronté à une situation encore inédite sous la Ve République, qui est celle de la cohabitation, c'est-à-dire qu'il se trouve face à la confrontation de la majorité présidentielle de gauche qui l'a élu en 81 pour sept ans, et la majorité parlementaire de droite qui vient de gagner les législatives. La cohabitation est une déviation, non prévue par le texte originel de 1958, qui affaiblie la fonction présidentielle tout en rééquilibrant les institutions du côté du gouvernement et de l'Assemblée. En conséquence, Mitterrand ouvre la voie à la dyarchie puisqu'il doit choisir le premier ministre qui formera le gouvernement, au sein de la majorité opposée. Le tournant de 1986 opère un changement du rôle des acteurs : le régime présidentialiste s'est effacé pour laisser place au régime parlementaire orléaniste qui s'y est substitué. Quel est le rôle des Présidents face à la cohabitation ?
[...] En effet, il revendique son droit de s'exprimer en tant que Président de la République : on le voit donc plutôt comme un meneur. Il réfléchit constamment [ ] aux problèmes de l'avenir c'est lui qui [met] en garde et enfin il affirme qu'avec courage il agit, prend ses responsabilités et informe la nation sur le futur choix qu'elle a à faire. Cependant, à la fin de l'extrait de son discours, on a l'impression que si une majorité contraire à la sienne est élue, ce serait la fin de son mandat : non pas que celui-ci envisage de se retirer, car ceci n'est pas mentionné dans le texte, mais plutôt dans le sens où il donne l'impression qu'il n'aura plus les moyens de gouverner. [...]
[...] Que ce soit dans le discours de VGE ou dans celui de Mitterrand, ces deux hommes politiques s'appuient sur la norme suprême qu'est la Constitution. On retrouve plusieurs fois la référence à la Constitution dans les deux textes : c'est la Constitution [qui] a voulu selon l'article 8 etc. Cependant, il n'utilise pas la Constitution dans le même sens : Pour Mitterrand, il n'y a de réponse à la question de la gestion de la cohabitation, que [ ] le respect scrupuleux de nos institutions institutions gardées par la Constitution. Celle-ci prévoit, par conséquent, la façon de gérer la cohabitation. [...]
[...] Pour lui, la Constitution est une véritable arme. Alors que pour Giscard d'Estaing, la Constitution ne prévoit pas de moyen de s'opposer aux mesures que pourrait prendre une majorité parlementaire contraire au Président. Il affirme clairement : ne croyez pas que le Président de la République ait, dans la Constitution, les moyens de s'y opposer Des circonstances différentes à la vue des évènements Les deux textes ont en effet le même thème qui est celui des élections législatives certes, mais le moment auquel est prononcé le discours diffère : Valéry Giscard d'Estaing prononce son discours alors que les élections législatives sont à venir, alors que Mitterrand prononce le sien suite aux élections législatives. [...]
[...] Commentaire comparé sur le rôle des Présidents face à la cohabitation Les deux textes que nous étudions sont : le discours prononcé à Verdun-sur- le-Doubs, le 27 janvier 1978, par M. Valéry Giscard d'Estaing, dit discours du bon choix et la déclaration télévisée du 17 mars 1986, de M. François Mitterrand. Les deux sont axés sur le thème des élections législatives, mais avec une différence majeure, l'un a été prononcé avant les élections et l'autre à l'issue de ces dernières. [...]
[...] La cohabitation est une déviation, non prévue par le texte originel de 1958, qui affaiblit la fonction présidentielle tout en rééquilibrant les institutions du côté du Gouvernement et de l'Assemblée. En conséquence, Mitterrand ouvre la voie à la dyarchie puisqu'il doit choisir le premier ministre qui formera le gouvernement, au sein de la majorité opposée. Le tournant de 1986 opère un changement du rôle des acteurs : le régime présidentialiste s'est effacé pour laisser place au régime parlementaire orléaniste qui s'y est substitué. Quel est le rôle des Présidents face à la cohabitation ? [...]
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