Le chancelier, ou chef de gouvernement au sein du système politique allemand, doit sa place à part et son pouvoir à la Loi fondamentale de 1949 et à la personnalité des titulaires successifs de la fonction. En 1949 à Bonn se dégage la volonté de créer un nouvel État allemand et l'intention du constituant est d'instituer un régime parlementaire moniste, cantonnant le président dans des fonctions essentiellement honorifiques et concentrant largement le pouvoir exécutif entre les mains du chancelier.
[...] - en second lieu, le chancelier bénéficie en général (pas automatique) d'un cumul de sa fonction avec celle du président du Parti le plus important de la coalition présidentielle. Les ministres de son parti doivent donner l'exemple de loyalisme à son égard et faire bloc autour de lui. Ainsi il est pratiquement assuré de leur soutien, et donc de celui du cabinet, lors des arbitrages. - en troisième lieu la possibilité qu'a le chancelier d'organiser à son gré le gouvernement et de fixer les compétences de chacun des ministres lui permet d'avoir la haute main sur les affaires les plus importantes ou les plus délicates. [...]
[...] Le chancelier est élu par la Diète à la majorité de ses membres. Il désigne seul les ministres qui n'ont pas à recevoir une quelconque investiture de la Chambre et peut les révoquer. Le règlement intérieur du gouvernement, prévu par la constitution, renforce l'autorité du Chancelier sur les ministres ne lui donnant le pouvoir de leur adresser des directives et d'arbitrer lui-même les conflits entre eux. Néanmoins il ne peut se substituer lui-même à ses ministres, ni réformer leurs décisions et son seul pouvoir sur eux, s'ils résistent à ses instructions, est de les révoquer, ce qui peut être un problème s'ils sont soutenus par leurs formations politiques. [...]
[...] L'article 65 poursuit en effet que chaque ministre fédéral dirige les affaires de son département de façon indépendante et sous sa responsabilité personnelle. - Le chancelier dans la pratique politique allemande On a dit du régime allemand qu'il était une Kanzlerdemocratie, une démocratie du Chancelier, une sorte de régime présidentiel où le chancelier occuperait la place du président. Cette définition fut surtout vraie pendant la direction du gouvernement de Konrad Adenauer de 1949 et 1963. Il réglait lui-même, sans consulter le cabinet, les problèmes qu'il considérait comme sa compétence et notamment ceux de la politique étrangère et du réarmement. [...]
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