Le système représentatif vous paraît-il conforme à l’idéal démocratique ?

Thèmes abordés

Système représentatif, idéal démocratique, souveraineté nationale, démocratie semi-directe, démocratie directe, Jean Jacques Rousseau

Résumé du document

« La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu'elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté ne se représente point », c'est ce qu'explique Jean Jacques Rousseau dans le livre III du Contrat Social, ouvrage publié en 1762. Cette œuvre de Rousseau est en effet connue pour exposer catégoriquement que la seule forme de pure démocratie est le pouvoir qui trouve son fondement dans la volonté du peuple. Pourtant de nos jours, tous les pays démocratiques ont recours au système représentatif, c'est à dire un système où la participation des citoyens se réduit à l'élection de représentants qui décident au nom de la Nation.

Extraits

[...] On remarque aisément pourquoi la pratique de cette démocratie direct serait impossible dans un pays telle que la France. En effet comment réunir dans un même endroit l'ensemble des citoyens français afin qu'ils puissent débattre et voter leurs lois ? Ce système ne peut fonctionner que dans de petites communautés, comme c'est d'ailleurs toujours le cas dans certains cantons suisses. De plus ce système comporte des failles, comme l'impossibilité du vote secret entrainé par le vote à mains levées, la longue durée des procédures de vote qui favorisent l'absentéisme, et le fait que les citoyens n'aient aucune formation politique. [...]

[...] A l'étude de ces deux types de démocraties, on remarque donc qu'il est impossible pour nos états de fonctionner selon le système de la souveraineté populaire, ce qui nous amène à nous tourner vers la théorie de la souveraineté nationale. II. Le recours à la souveraineté nationale comme compromis. La théorie de la souveraineté nationale, comme son nom l'indique, confère la souveraineté à une entité abstraite : la Nation indivisible, qui représente le corps des citoyens. Ce système est un compromis de démocratie, si l'on s'en tiens à la conception de Rousseau, car il implique de distinguer la Nation souveraine et les représentants qui exercent le pouvoir politique. On parle donc de démocratie représentative. A. [...]

[...] Droit Constitutionnel L1 semestre 1 Dissertation : Le système représentatif vous paraît-il conforme à l'idéal démocratique ? La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu'elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté ne se représente point c'est ce qu'explique Jean Jacques Rousseau dans le livre III du Contrat Social, ouvrage publié en 1762. Cette œuvre de Rousseau est en effet connue pour exposer catégoriquement que la seule forme de pure démocratie est le pouvoir qui trouve son fondement dans la volonté du peuple. [...]

[...] Le principe de la souveraineté populaire débouche donc dans un premier temps sur celui de la démocratie directe. Dans ce système, les gouvernés sont eux-mêmes les gouvernants, ce sont les citoyens rassemblés qui décident des lois auxquelles ils devront se soumettre. Un des principaux exemples de ce système est celui mis en place à Athènes durant l'Antiquité. Ainsi les citoyens athéniens, regroupés en assemblée que l'on nommait l'Ecclésia, se réunissaient sur la colline de la Pnyx où elle votait les lois. [...]

[...] Enfin, même si la France utilise aujourd'hui le vote au suffrage universelle, il peut en être tout autrement. En effet le suffrage est une fonction que la Nation peut réserver à ceux qu'elle estime être le plus compétent pour l'exercer (on parle de suffrage capacitaire : ce qui était invoqué lorsque le droit de vote n'était accordé qu'aux hommes), ou même aux plus riches (suffrage censitaire) comme c'est le cas en 1791. Ainsi le système représentatif (qui est le régime politique adopté par la majorité des démocraties occidentales) n'est qu'un compromis de démocratie, car la démocratie idéale ne peut pas être exercée à l'époque actuelle, du fait de la grande ampleur de nos sociétés. [...]