La genèse des systèmes électoraux est ancienne et ceux-ci ont évolué au cours du temps. Le système majoritaire prend sa source dans l'histoire parlementaire anglaise. Toutefois du XIIIème siècle à 1885, le système électoral anglais était majoritaire à un tour et le plus souvent plurinominal (2 sièges par Comté). Le scrutin majoritaire à un tour uninominal est né aux Etats-Unis durant la période coloniale (XVIIIème siècle) et fut seulement généralisé en Grande-Bretagne après 1885.
[...] La représentation proportionnelle a alors été adoptée. A la fin des années 1980, le scrutin majoritaire était considéré comme le plus favorable à la transparence du jeu politique, en vue de combattre la particratie. Le caractère idéal d'un système électoral ne peut donc, à notre sens, se penser dans l'absolu, en dehors des besoins qui sont ressentis par la population à un moment donné de son histoire. Le besoin d'une meilleure représentation des nuances de la population (et certainement des minorités) appelle la représentation proportionnelle. [...]
[...] Les systèmes majoritaires, particulièrement à un tour, produiront des gouvernements monopartisans plus fréquemment que les autres systèmes. La représentation proportionnelle donnera le plus souvent lieu avec des exceptions à des gouvernements de coalition. Deux conséquences : De Winter a montré que là où un seul parti contrôle une majorité parlementaire,le temps nécessaire pour former un nouveau gouvernement après les élections est réduit. Ces systèmes minimisent la durée des interrègnes et donc la vacance du pouvoir. Les gouvernements composés d'un seul parti sont plus stables que les gouvernements de coalitions. [...]
[...] On augmente alors le nombre de sièges au Bundestag pour pouvoir donner aux autres partis leur part proportionnelle. [ Cf. p. 256] Les systèmes mixtes : Ce type de scrutin est plus récent, quoique la France en ait connu des exemples entre 1919 et 1924, et entre 1951 et 1956. Après l'imposition d'un système mixte à la République Fédérale d'Allemagne par les vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale, plusieurs scrutins de ce type ont été adoptés au cours de ces dernières années, notamment par l'Italie et le Japon en 1994, bien qu'avec des différences sensibles. [...]
[...] Les systèmes majoritaires offrent certainement un rapport plus direct entre l'élu et l'électeur. La personnalité du candidat joue également un plus grand rôle, ce qui diminue dans une certaine mesure l'emprise des partis sur le plan électoral. Les gouvernements monopartisans peuvent aussi être mieux contrôlés par les électeurs. Cependant, les systèmes majoritaires écrasent les minorités à des degrés divers et n'offrent pas de performances gouvernementales de meilleure qualité, tout en n'assurant pas non plus une participation démocratique plus élevée. Mais l'élimination des minorités porte sur leur représentation partisane, non sur leur influence idéologique. [...]
[...] C'est ainsi que là où des partis puissants existent, ils ne perdent pas automatiquement leur impact électoral dans le scrutin proportionnel (surtout si la magnitude des circonscriptions est faible). Le cas de l'Espagne, du Portugal et de la Grèce en témoignent : le scrutin proportionnel n'y empêche pas la vie politique de s'organiser autour de deux pôles politiques principaux. Ainsi, Institution matters (les institutions comptent), mais il ne faut pas exagérer leur rôle. Les normes ne naissent pas indépendamment des réalités sociales. Et il est souvent difficile d'isoler leurs effets respectifs. [...]
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