La révision constitutionnelle, dissertation de droit constitutionnel
Comment la révision constitutionnelle fut-elle envisagée par les constituants de 58 ? Et comment fut-elle appliquée au fil des années ?
I) La révision : un acte complexe.
II) La pratique et les limites de la révision constitutionnelle.
[...] La révision : un acte complexe. Procédure ordinaire, art phases : INITIATIVE : Elle appartient concurremment au Président de la République (projet) sur proposition du Premier ministre et aux membres du Parlement (proposition) Initiative partagée donc entre les parlementaires et l'exécutif, mais surtout au sein même de l'exécutif : ni le Président ni le premier ministre ne peuvent engager seul une procédure de révision ; le Président doit attendre - ou solliciter - la proposition du Premier ministre, et, en retour, le Premier ministre doit attendre - ou provoquer - la réponse du Président à sa proposition. [...]
[...] La Constitution de 1958 s'en est tenue à la prohibition qui figure au cinquième alinéa de son article 89. A été supprimée l'inéligibilité à la présidence de la République des membres des familles ayant régné sur la France qui était devenue archaïque. Rien dans les débats qui ont précédé l'adoption par le peuple de l'actuelle Constitution ne donne à penser que les rédacteurs de l'article 89 aient entendu innover par rapport à la tradition constitutionnelle antérieure - Il existe cependant un courant doctrinal qui préconise d'aller au delà de l'interprétation littérale de l'article 89 de la Constitution au risque de déboucher sur une forme de supraconstitutionnalité. [...]
[...] B - limites d'ordre matériel, la seule limite de fond expressément identifiée par la Constitution de 1958 est énoncée au cinquième alinéa de l'article 89 sur "la forme républicaine du gouvernement". Néanmoins, dans la période récente, divers auteurs ont suggéré d'aller au delà de l'interprétation littérale du texte - Dans son Préambule, la Constitution du 4 novembre 1848 entendait déjà que la République devienne la forme "définitive" du gouvernement de la France. L'idée a été reprise sous la III éme République. L'examen des débats montre qu'il s'agissait d'empêcher tout rétablissement ultérieur de la Monarchie sans que le constituant ait cherché à définir les valeurs de la République. [...]
[...] Plusieurs projets ont ainsi échoué à ce stade, par obstruction du Sénat. RATIFICATION : Deux situations doivent être distinguées : ou les parlementaires sont à l'origine de la révision, et la ratification se fait obligatoirement par référendum ; ou l'exécutif est à l'origine, et le Président de la République a le choix entre la ratification par référendum ou la ratification par le Congrès. Le Congrès est la réunion, dans une même salle et au Château de Versailles, des députés et des sénateurs qui doivent voter le projet à la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés pour qu'il soit ratifié. [...]
[...] La décision du 2 septembre 1992 a ajouté qu'il ne peut y avoir de révision de la Constitution lorsque le Président de la République fait usage de l'article 16 de la Constitution. L'examen du projet de Constitution par le Conseil d'Etat avait mis en évidence que le troisième alinéa de l'article 16, selon lequel les mesures prises par le chef de l'Etat au titre de ses pouvoirs de crise "doivent être inspirées par la volonté d'assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d'accomplir leur mission", interdisait au Président de la République de modifier la Constitution pendant l'exercice des pouvoirs exceptionnels. [...]
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