La relation privilégiée que les présidents de la Vème République ont toujours prétendu avoir avec le peuple est une constante de la vie politique depuis 1958. Dans cette perspective, son fondateur pouvait se prévaloir à bon droit de sa légitimité historique, acquise dans les années sombres de la guerre, tout comme ses successeurs ont pu, à juste titre eux aussi, invoquer celle que leur confère leur élection au suffrage universel direct par l'ensemble des citoyens.
[...] Michel Debré fut de ceux-là, n'hésitant pas affirmer, lors de son discours de présentation de la norme suprême devant le Conseil d'Etat, que si elle faisait du Président de la République la clé de voûte de ce régime parlementaire, elle ne lui donnait pas d'autre pouvoir que de solliciter un autre pouvoir Pour autant, les répercutions sur les institutions du choix fait en 1962, et dans une certaine mesure en 2000, ne sauraient être niées. En établissant un lien direct entre le citoyen et la plus haute autorité de l'Etat, elles ont certes fait de lui un acteur majeur de la vie politique sous la Vème République. Mais il convient, toutefois, d'en prendre la mesure exacte. [...]
[...] Seuls en réalité les résultats de l'élection législative, et seulement dans la mesure où ils lui sont favorables, peuvent politiquement l'habiliter à cet effet. A La vocation du Président de la République à déterminer la politique de la Nation Le caractère limité de la révision de 1962 L'article 20 de la Constitution B L'habilitation du Président de la République à déterminer la politique de la Nation Une habilitation placée sous la dépendance des conditions de majorité à l'Assemblée nationale Des conditions de majorité placée sous la seule dépendance de la volonté des citoyens exprimée à l'occasion de l'élection législative La mise en ordre du calendrier électoral par le législateur organique dans le prolongement de la révision constitutionnelle relative au quinquennat en 2000 a mis le citoyen en situation de faire tant à l'occasion de l'élection présidentielle que de l'élection législative des choix cohérents. [...]
[...] Le Président et le peuple sous la Vème République La relation privilégiée que les présidents de la Vème République ont toujours prétendu avoir avec le peuple est une constante de la vie politique depuis 1958. Dans cette perspective, son fondateur pouvait se prévaloir à bon droit de sa légitimité historique, acquise dans les années sombres de la guerre, tout comme ses successeurs ont pu, à juste titre eux aussi, invoquer celle que leur confère leur élection au suffrage universel direct par l'ensemble des citoyens. [...]
[...] En effet, à bien y regarder et sur un plan strictement institutionnel, le citoyen n'a aucune influence sur le statut du Président de la République mais demeure maître de l'étendue de ses pouvoirs (II). I Le peuple et le statut du Président de la République Si l'élection du Président de la République par l'ensemble des citoyens au suffrage universel direct établit un lien direct entre eux, elle ne lui confère pas pour autant le statut d'un véritable représentant du peuple dans la mesure où, en tout état de cause, il demeure pendant toute la durée de son mandat irresponsable devant eux. [...]
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