Religions, espace public, Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, manifestations religieuses, laïcité, cohésion nationale
L'article X de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen dispose que « nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi ». Ainsi déjà en 1789, les auteurs de la Déclaration souhaitaient limiter les manifestations religieuses au respect de l'ordre public. Cette problématique se posait alors dans une société française très majoritairement catholique. Aujourd'hui, la place des religions, ici entendue comme la pratique des cultes, se pose encore dans une société pourtant fortement marquée par la sécularisation et où seulement un peu plus de la moitié des Français se déclarent croyants et 12% pratiquants. La place des religions se pose notamment dans l'espace public d'un Etat laïc comme la France, où depuis plus d'un siècle, les religions et leurs manifestions ont été reléguées dans la sphère privée.
[...] Cette reconnaissance les pousse toutefois à aspirer de plus en plus à intervenir dans l'espace public. En effet, ces dernières années, les exemples se sont multipliés : port des signes religieux dans l'espace public et particulièrement dans les écoles, la question des repas adaptés dans les cantines scolaires et des hôpitaux, la demande de jours fériés spécifiques tenant compte des calendriers liturgiques de l'Islam et juif, ou encore l'aménagement du temps de travail afin de respecter les fêtes religieuses, la construction de lieux de culte ainsi que de l'aménagement d'espaces de prière sur les lieux de travail ou d'études, de lieux publics temporairement réservés aux femmes, comme les piscines, de processions dans l'espace public, voire de l'application de règles juridiques distinctes. [...]
[...] Les manifestations religieuses étaient très présentes dans l'espace public : statues de saints, églises, cathédrales, abbayes, cloitres, etc. Mais aussi dans les lieux d'éducation, alors destinés à faire de la population des fidèles, dans les administrations, ainsi que sur les routes, comme les calvaires, très présents dans l'Ouest de la France. La religion catholique était également présente au plus haut sommet du Royaume de France puisqu'à sa tête se tenait un lieutenant de Dieu sur Terre : le Très Chrétien Roi de France avec un principe cardinal : « une foi, une loi, un Roi ». [...]
[...] Son article 1er permet de garantir la liberté de conscience et de culte tandis que son article 2 insiste sur le fait que l'Etat ne reconnait, ne subventionne, ni ne salarie aucun culte. Le principe la dissociation entre l'appartenance religieuse et l'appartenance nationale devient alors essentiel et le mot unique de laïcité décrit tout à la fois des éléments institutionnels relevant du droit public et un ensemble de références, d'attitudes et de principes régissant la façon de vivre collectivement dans une société multiconfessionnelle. Parmi ces attitudes et principes figure notamment l'idée de restreindre les manifestations religieuses dans l'espace public. [...]
[...] Ainsi déjà en 1789, les auteurs de la Déclaration souhaitaient limiter les manifestations religieuses au respect de l'ordre public. Cette problématique se posait alors dans une société française très majoritairement catholique. Aujourd'hui, la place des religions, ici entendue comme la pratique des cultes, se pose encore dans une société pourtant fortement marquée par la sécularisation et où seulement un peu plus de la moitié des Français se déclarent croyants et 12% pratiquants. La place des religions se pose notamment dans l'espace public d'un Etat laïc comme la France, où depuis plus d'un siècle, les religions et leurs manifestions ont été reléguées dans la sphère privée. [...]
[...] Ainsi, face aux menaces que font peser les manifestions religieuses dans l'espace public, l'acquis de la laïcité se doit d'être protégé et même renforcé. L'idée n'est pas ici de se servir de cette laïcité afin de stigmatiser un seul culte dont les fidèles seraient prétendument incapables de se plier aux exigences d'un Etat laïc. Mais au contraire d'affirmer à tous, pour tous et pour le bien commun que les manifestations religieuses n'ont pas leur place dans l'espace public et qu'en conséquence elles ne peuvent s'exprimer que dans la sphère privée et ce en toute liberté. [...]
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