Etat-nation, principe des nationalités, autorité publique, personne morale de droit public, souveraineté
Esmein a écrit « L'Etat est la personnification juridique de la nation, c'est le support de l'autorité publique ».
On peut définir l'Etat comme une personne morale de droit public dotée du monopole de contrainte légitime et de la souveraineté. Quant à la nation, elle peut se définir sous deux angles : d'une part, elle peut être définie comme l'entité abstraite en tant que détentrice de la souveraineté et d'autre part, comme la collectivité humaine en tant que source de cette souveraineté. Il parait alors nécessaire de comprendre l'origine de ces deux concepts abstraits, car ils sont fondamentaux et universels.
[...] Chantebout écrit « C'est toujours l'Etat qui précède la nation ». Il peut encore être le résultat d'une volonté de vivre ensemble d'un groupe d'individus, Ernest Renan écrit dans l'ouvrage Qu'est-ce qu'une nation « Ce qui constitue une nation, ce n'est pas de parler la même langue, ou d'appartenir à un groupe ethnographique commun, c'est d'avoir fait ensemble de grandes choses et de vouloir en faire encore dans l'avenir ». La mise en œuvre de cet Etat-nation Cette mise en œuvre est politique d'une part et juridique d'autre part. [...]
[...] C'est l'un des 14 points du président Wilson. Il s'applique en 1918 aux vainqueurs de la guerre, mais pas aux allemands ou hongrois qui ont perdu deux tiers de leur territoire. Il conduit aussi à la décolonisation, à l'effondrement du bloc communiste, du mur de Berlin, ainsi qu'à la reconstruction de l'Europe de l'est sur des bases de nations (Lituanie, Lettonie, Estonie On constate alors qu'un Etat se fonde non seulement sur l'existence d'une nation, mais aussi sur la forte volonté qu'elle peut avoir car l'acquisition d'un Etat n'est pas une chose simple, c'est à cet effet que Cesare Beccaria écrit « Heureuse est la nation qui n'a pas d'histoire ». [...]
[...] En effet, ces articles autorisent un suffrage restreint au profit des néo-calédoniens, ceci est synonyme d'un statut de souveraineté partagée entre la France et la Nouvelle-Calédonie, ce qui lui permet de disposer d'un pouvoir autonome notamment en matière législative. Sur le plan communautaire, le traité de Maastricht de 1992 prévoit une citoyenneté européenne. C'est une étape de disparition d'appartenance nationale. Pour permettre la mise en œuvre de cette citoyenneté européenne, la constitution a été révisée. L'article 88-3 permet aux citoyens français de de voter aux élections européennes. [...]
[...] Quant à une nation, elle peut regrouper plusieurs ethnies, comme c'est le cas en Turquie avec les kurdes, turcomans Il existe aussi des nations qui n'ont jamais réussi à former un Etat, c'est le cas de la Palestine qui a proclamé dès 1988 un Etat palestinien et qui n'a toujours pas un statut d'Etat reconnu. Ce principe des nationalités est l'objet de vives critiques, c'est pourquoi il n'est pas toujours appliqué, Karl Marx disait « Je suis citoyen du monde », ce qui signifie que la revendication d'une nationalité, donc d'un Etat se révèle inutile dans la mesure où finalement tous les individus appartiennent à la même entité qu'est l'humanité. Sources : Cours Qu'est-ce qu'une nation ? [...]
[...] Quant à la conception subjective, elle fonde la nation sur une volonté commune de vivre ensemble, une cohésion sociologique. Au XIXème siècle est apparu le principe des nationalités selon lequel tous les individus appartenant à une même nation ont le droit de former un Etat. Dans ce cas, l'Etat et la nation se juxtaposent, mais ce principe se révèle perturbateur de l'ordre territorial et peut servir de justification à une politique, impérialiste. C'est pourquoi il laisse place à un autre principe : celui du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. [...]
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