démocratie, notion violée, idéal, démocratique, régime oligarchique, pouvoirs politiques
La démocratie moderne élude le problème du nombre, mis en lumière aujourd'hui par le fort taux d'abstention qui au contraire de montrer une affirmation des idées des citoyens face aux propositions des politiques (lesquels ne voient donc pas l'intérêt de voter) éclaire le rejet des citoyens vis-à-vis de la classe politique, soit dans le meilleur des cas un rejet des politiques dans leur personne même, au pire un rejet total de ce système d'apparente démocratie. Par conséquent, ce hiatus qui s'opère entre dirigeant et dirigé est le problème essentiel des démocraties modernes quant à leur légitimité. Toutefois, ce système politique apparaît comme nécessaire faute de mieux, c'est ainsi que pour Winston Churchill :« la démocratie est le pire des régimes à l'exception de tous les autres ». Volkoff au travers du titre de son livre avec le terme moyennement démocrate rappelle en effet qu'il reste néanmoins démocrate et que la monarchie ou même la théocratie n'apparaisse pas ontologiquement plus légitime que nos démocraties représentatives qui ont le mérite de créer un mirage laissant l'espoir d'une forme d'égalité et d'équité quant au partage du pouvoir. De plus, cette forme d'oligarchie reste liée à l'héritage révolutionnaire, qui a laissé penser aux citoyens une prise totale et définitive du pouvoir et ce lègue constitutif d'une mythologie républicaine inavouée ne pouvait que prendre le nom de démocratie (malgré toutes les contradictions qu'il engendre) Ainsi, cet idéal ascétique permet de maintenir une forme d'ordre, de paix sociale et comme le rappelle Jacques Derrida « être démocrate, ce serait agir en reconnaissant que nous ne vivons jamais dans une société assez démocratique.» La démocratie moderne crée ainsi une forme de solidarité dynamique entre les gouvernants et les gouvernés et permet au pacte social de subsister malgré les divergences. Toutefois, on ne peut s'offusquer face à l'illégitimité du pouvoir coercitif qui s'impose à nous alors même qu'il n'a en aucun cas eu de légitimation par le truchement de notre vote, expression de notre volonté, mais alors que dire de la plupart des institutions qui fondent l'Union européenne ?
[...] L'actualité à défaut d'être le produit d'une presse libre élément essentiel au bon déroulement d'une démocratie, permettant d'éviter un endoctrinement de la population et une forme de totalitarisme. Ce n'est donc point l'exacerbation de la politique comme le met en exergue Hannah Arendt dans Le Système totalitaire, mais la création de l'un à partir du multiple il détruit la distinction entre société civile et État et malheureusement institue une démocratie qui se caractérise par la disparition de l'individu dans le moule étatique. [...]
[...] In fine, le cadre étatique se construit par le peuple ainsi détaché de sa volonté propre pour la transférer à un groupe d'individu (la monocratie étant plus qu'hypothétiquement irréalisable) qui certifié par cette délégation, peut dès lors perdre de vue le fondement même de son autorité et se penser en aristocratie. Subséquemment, aussi paradoxal que cela puisse paraître, l'oligarchie (ou aristocratie en ce qui concerne la pensée de Volkoff) dans nos démocraties modernes destitue l'idéal de bien commun indivis, c'est la chose publique même qui perd sa qualité ne résultant plus que dans la pensée de Volkoff soit d'un peuple endoctriné et dépourvu de la capacité de juger correctement, mais encore d'une aristocratie qui privatise la chose publique. [...]
[...] II) La Démocratie, justification d'un régime oligarchique non avoué La Démocratie est donc aujourd'hui tout comme l'idée de séparation des pouvoirs, une notion violée dans son contenu original ; mais pour essayer de comprendre cette dénaturation, il semble qu'il soit requis d'analyser en quoi la représentation conduit à l'oligarchie, mais aussi d'effectuer une réhabilitation de la notion de démocratie, en effet Volkoff reste moyennement démocrate. La représentation vectrice d'un système oligarchique Vladimir Volkoff dit que parce que, prônant l'égalité, elle [la démocratie] est nécessairement entropique En effet, pour énoncer une possible égalité du citoyen dans le processus démocratique qui se veut être la prise participative de l'ensemble des membres d'une même communauté, il faut néanmoins que cette participation soit la même pour tous tant dans les modalités de l'expression et le poids du suffrage (en outre consacré aujourd'hui par la notion d'un homme, une voix que dans la possibilité d'accession aux fonctions politiques. [...]
[...] Sur ce point, il apparaît difficile de suivre la pensée de Volkoff qui critique la démocratie parce qu'elle préfère le principe de la quantité à celui de la qualité Certes comme l'ont montré les totalitarismes la majorité n'a pas toujours raison, la montée d'Hitler au pouvoir en est l'archétype, mais quitte à défendre une proposition qui peut sembler insoutenable, il apparaît que le nombre en ce qui concerne le système politique se doit de l'emporter. En effet, si l'on veut considérer que l'État émane de la volonté générale et finalement n'est pas un totalitarisme, ou ce que Sheldon Wolin appelle le totalitarisme inversé, qui à la différence de totalitarisme classique, ne tourne pas autour d'un démagogue ou d'un chef charismatique, mais trouve son expression dans l'anonymat de l'État corporatif ? Il prétend chérir la démocratie alors même qu'il ne cherche qu'à rester aux pouvoirs via la technostructure La démocratie lorsqu'elle est réelle, c.-à-d. [...]
[...] Il apparait donc nécessaire de comprendre les qualités de la démocratie eu égard l'avis de Volkoff Une technocratie oligarchique nécessaire aux pouvoirs politiques Après avoir analysé l'anatomie de ce que nous qualifions semble-t-il à tort de démocratie et qu'il conviendrait d'appeler régime représentatif oligarchique et national il nous apparait que ce système conserve tout de même certain avantage. Volkoff a ainsi raison de dire que la démocratie tend à se renier elle-même chaque fois qu'elle en a l'occasion en effet, elle reste souvent faute de mieux le régime des 51 pour cent qui écrasent toutes proportions gardées les 49 autres. Mais, il apparaît nécessaire d'exercer une forme de préjudice pour que puisse s'exprimer une volonté capable d'exercer réellement son autorité. [...]
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