Aujourd'hui encore, les États-Unis sont un pays hors normes, une grande puissance, un symbole de liberté et prospérité, mais c'était encore plus vrai à l'époque où cet immense pays se lançait dans le pari que constituait une république, et surtout une République fédérale, guidée par quelques hommes dotés d'une vision en avance de leur temps.
Nous étudierons ici un extrait de la « Lettre 51 » parue dans le fédéraliste en 1789. Il s'agit d'un recueil d'articles rédigés par Hamilton, Jay et Madison, destiné à la promotion, et l'interprétation de la toute nouvelle Constitution des États-Unis. James Madison sera le 4e président des États-Unis, mais il est avant tout connu pour avoir été l'un des principaux auteurs de la Constitution, notamment dans le domaine de la séparation des pouvoirs. C'est pourquoi il est particulièrement apte à la défendre contre des articles qui ont pu être à ses débuts très critiques.
Ici, il choisit de prendre position sur deux points cruciaux : la séparation des pouvoirs, dans la différente manière de l'aborder selon qu'il s'agit d'un état unitaire ou fédéral, et l'influence que peut avoir l'équilibre au sein de la population des majorités et minorités. Il met ainsi en relief ce qui a pu pousser les États-Unis à se lancer dans l'aventure du fédéralisme, tandis qu'une écrasante majorité d'états restaient unitaires.
[...] En effet, une coalition de la majorité de la nation tout entière aura rarement pour d'autres motifs que la justice et l'intérêt général Mais selon l'auteur, tout gouvernement a vocation à finir par protéger tous les partis, les faibles et les forts sous peine de finir en anarchie ou état de nature. En effet, les dirigeants seraient de même que dans l'état de nature contraints, par l'incertitude de leur condition, à se soumettre à un gouvernement qui protège les faibles, ainsi qu'eux- mêmes On peut se permettre d'en douter. [...]
[...] Il n'a cependant pas d'existence internationale. Si bien qu'il y a en effet une double sécurité pour les droits du peuple Et s'il était besoin d'apporter une preuve supplémentaire, on pourrait citer l'exceptionnelle longévité de cette république et de sa Constitution, qui ont su résister à plus de deux siècles de pratique. II/ Une république taillée à la mesure de sa population Dans un deuxième temps, Madison souhaite souligner qu'il y a deux approches d'une dynamique entre majorité et minorité et qu'une grande et diverse population peut être une garantie démocratique Deux approches d'une dynamique entre majorité et minorité Madison part du constat qu'il est d'une grande importance dans une république [ ] de défendre une partie de la nation contre l'injustice de l'autre partie Car en effet, si l'existence d'une majorité est la condition d'une république, elle entraîne aussi un risque d'oppression de cette majorité sur la, ou les, minorités, pour peu que la majorité soit unie par un intérêt commun Il n'existe, d'après lui que deux manières d'éviter cette fin : créer une volonté indépendante de la nation elle-même, soit une autorité héréditaire, ou qui s'est nommée elle-même ou diversifier la nation au point de rendre très improbable une combinaison injuste de la majorité Cependant, il reconnaît lui-même la futilité de la première un pouvoir indépendant de la nation peut favoriser les projets injustes de la majorité aussi bien que défendre les intérêts légitimes de la minorité En effet, il ne pourrait s'agir que d'une monarchie ou d'une dictature, et l'on connaît bien les dérives autoritaires et intéressées de ces régimes. [...]
[...] Plus exactement, les Etats-Unis étant une République fédérale, c'est un état lui-même composé d'états autonomes, disposant de leur propre gouvernement local, de leurs propres institutions, libres d'user de leurs propres pouvoirs dans le respect de la Constitution fédérale, et de la Constitution fédérée. Ils sont chapeautés par le gouvernement central fédéral disposant de pouvoirs régaliens, de la haute main sur la diplomatie, la politique étrangère . Un tel état est sous tendu par trois principes : la superposition, les compétences sont réparties entre état fédéral et états fédérés, l'autonomie, dans son domaine de juridiction, chaque état est souverain, et la participation, les états fédérés participant aux décisions fédérales. [...]
[...] Aujourd'hui on sait que ce principe connaît quelques exceptions avec un progrès notable de la décentralisation. Cependant, le principe demeure inchangé. Si Madison cite ce type d'organisation d'état, c'est avant tout afin de le comparer avec le système que les co-auteurs de la Constitution ont choisi : l'état fédéral. Son but est donc de démontrer ses faiblesses : selon lui une seule sécurité ne suffit pas à garantir une véritable séparation des pouvoirs, et ce d'autant plus que le principe est encore relativement nouveau. [...]
[...] Nous étudierons ici un extrait de la Lettre 51 parue dans le fédéraliste en 1789. Il s'agit d'un recueil d'articles rédigés par Hamilton, Jay et Madison, destiné à la promotion, et l'interprétation de la toute nouvelle Constitution des États-Unis. James Madison sera le 4e président des États-Unis, mais il est avant tout connu pour avoir été l'un des principaux auteurs de la Constitution, notamment dans le domaine de la séparation des pouvoirs. C'est pourquoi il est particulièrement apte à la défendre contre des articles qui ont pu être à ses débuts très critiques. [...]
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