« La IIIe s'est subrepticement réinstituée dans la IVe ». Cette citation d'André Siegfried est révélatrice du paradoxe de la IVe République : une volonté de rupture avec l'instabilité de la IIIe République retranscrite dans la Constitution, mais une pratique qui va s'établir dans la continuité de la IIIe République. Les professeurs Pierre Avril et Jean Gicquel, professeur en droit public, ont retranscrit ce paradoxe dans le texte intitulé la IVe République entre deux Républiques parues à la Revue Pouvoirs en 1996. La IVe République fut mise en place en octobre 1946. Elle fait suite à une brève période de transition mise en place pour soigner la France de l'épisode du Régime de Vichy (1940-1944) qui a instauré un régime autoritaire en profitant de la faiblesse de la IIIe République. Ainsi, ce texte reflète l'attente manifestée par les Français d'une nouvelle République solide, protégée de l'instabilité de la IIIe République. Mais, cette IVe République se révélera décevante, car tout comme la IIIe, elle sera marquée d'une très forte instabilité gouvernementale.
[...] Ainsi, cette assemblée va aboutir à un projet de constitution le 19 avril 1946. Cependant ce projet sera rejeté en masse par les Français, car il ne correspond pas à la volonté de rupture entre la IIIe et la Ive le projet mort-né de Constitution du 19 avril 1946 En effet, ce projet proposait la mise en place d'un système monocaméralisme alors que les Français s'opposaient à la prépondérance parlementaire de la chambre des députés de la IIIe République, ainsi que le manque de moyen de contre-pouvoirs entre les différents pouvoirs, rappelant ainsi la suprématie de l'Assemblée sur le pouvoir exécutif. [...]
[...] Le tripartisme (PCF, SFIO et MRP) constitue en d'autres termes la poutre maîtresse du régime la Constitution veut mettre en avant la volonté du citoyen et sa représentation au sein de l'Assemblée. Après avoir posé les nouvelles bases de la République dans la Constitution d'octobre 1946, les Constituants pensaient avoir écarté l'instabilité de la IIIe, mais dès le 4 mai 1947, l'effondrement de la poutre maîtresse du régime va établir un retour à l'instabilité de la IIIe République (II). II- L'effondrement de la poutre maîtresse du régime : un retour à l'instabilité de la IIIe République Le 4 mai 1947, le tripartisme va s'effondrer causant ainsi la mise en place du multipartisme provoquant une valse des gouvernements réveillant l'instabilité de la Ive La fin du tripartisme, la mise en place du multipartisme Le tripartisme n'a survécu [ ] qu'entre le 20 janvier 1946, jour de la démission du Général de Gaulle, et le 4 mai 1947, celui de la révocation des ministres communistes par Paul Ramadier la révocation des ministres communistes sera le déclencheur de l'instabilité de la Ive, ces ministres s'estimant exclus vont refuser de participer au jeu institutionnel et vont refuser d'accorder leur confiance aux gouvernements. [...]
[...] Les professeurs Pierre Avril et Jean Gicquel, professeur en droit public, ont retranscrit ce paradoxe dans le texte intitulé la Ive République entre deux Républiques parues à la Revue Pouvoirs en 1996. La Ive République fut mise en place en octobre 1946. Elle fait suite à une brève période de transition mise en place pour soigner la France de l'épisode du Régime de Vichy (1940-1944) qui a instauré un régime autoritaire en profitant de la faiblesse de la IIIe République. Ainsi, ce texte reflète l'attente manifestée par les Français d'une nouvelle République solide, protégée de l'instabilité de la IIIe République. [...]
[...] Le multipartisme va disperser les voix et les alliances entre les partis pour déterminer le gouvernement. Le citoyen va se sentir aussi fortement lassé de cette valse des portefeuilles ministériels, les gouvernements ne seront pas suffisamment longtemps au pouvoir mettre en œuvre la politique. En plus d'une forte instabilité gouvernementale, tout comme dans la IIIe République, l'opinion publique sera exclue du jeu parlementaire. [...]
[...] La Ive République va vouloir prendre le contre-pied de la IIIe République en redéfinissant le bicaméralisme, en affaiblissant l'exécutif et en mettant en avant une souveraineté parlementaire. Cependant le nouvel édifice bâti va s'écrouler avec la fin du tripartisme. Ainsi, il est intéressant de voir en quoi, malgré la restructuration de la République, la Ive n'a pas su se démarquer de la III ? En effet, il est vrai que même si les Constituants de 1946 ont pensé guérir la République de l'instabilité de la IIIe République au travers des différents textes mis en place, l'effondrement du tripartisme va guider la Ive vers une instabilité gouvernementale. [...]
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