Bayeux libéré au lendemain du débarquement le 7 juin 1944, le général de Gaulle y débarque avec lui la République et l'État légitime qu'il n'avait cessé d'incarner depuis le 18 juin 1940. Lors de son discours, le général de Gaulle propose donc un projet à la nation. Il y développe le thème capétien, par définition, de la France rassemblée sous l'égide de l'État, de la France protégée par l'État. Pour se faire, le discours de Bayeux revêt trois aspects : la narration de l'État sauvegardé de l'adversité, la condamnation de l'État menacé par le régime des partis reconstitués et le fait que l'État soit préservé au moyen d'une nouvelle constitution.
Dans quelle mesure la réhabilitation de l'exécutif s'est-elle opérée au profit du chef de l'État en dépit de la succession de deux régimes d'assemblée ?
[...] Cette indépendance du pouvoir législatif voulu par le général de Gaulle est encore accentuée par la procédure de nomination des membres du gouvernement. B Une nomination du gouvernement par le chef de l'Etat Le chef de l'Etat doit avoir la prérogative de nommer réellement le premier ministre ainsi que les membres du gouvernement, à lui la mission de nommer les ministres, et d'abord, bien entendu, le Premier En effet, la désignation du gouvernement se fait par le chef de l'Etat, le Parlement ne participe plus à sa formation. [...]
[...] Il faut pourtant maintenir une certaine cohésion au sein du territoire français et cela passe nécessairement par un gouvernement uni et solidaire. Or, comment cette unité ( ) serait-elle maintenue à la longue si le pouvoir exécutif émanait de l'autre pouvoir. Le général de Gaulle pose le principe que le gouvernement doit puiser sa force dans son existence propre. Il doit devenir un organe à part entière, c'est-à-dire ne plus être dépendant du pouvoir législatif. La solution que suggère de Gaulle reste la séparation des pouvoirs. Il estime qu'il est impossible d'être le contrôleur et le contrôler. [...]
[...] Lors du discours de Bayeux, le général de Gaulle exige que soit rétabli un équilibre entre les pouvoirs. Pour ce faire, il faut faire réapparaitre le pouvoir exécutif sur le devant de la scène politique Outre le fait de redonner au gouvernement sa place initiale, il faut également que le chef de l'Etat devienne la tête pensante du pouvoir exécutif (II). I L'émergence de l'exécutif Sous la III République, le régime politique est aux mains du pouvoir législatif. Cependant, dans son discours de Bayeux, le général de Gaulle estime qu'il faut établir un gouvernement indépendant du joug de l'assemblée Mais aussi que ce dernier soit nominé par le président de la République. [...]
[...] Ainsi, ce droit de dissolution doit être restitué à l'exécutif afin d'assurer un équilibre entre les pouvoirs. Il le sera et en 1958, il figurera à l'article 12 de la Constitution. De ce fait, le chef de l'Etat doit être en mesure d'assurer le fonctionnement régulier des pouvoirs publics. Il en va de la continuité de l'Etat. Une fois le rôle du Président de la République redéfinit par le général de Gaulle, cette dernière estime qu'il doit également pouvoir garantir l'unité nationale du pays et agir en cas de grave crise. [...]
[...] Une fois nommé, le gouvernement devait pour obtenir le soutien du Parlement demander une double investiture, collégiale et individuelle. En outre, pour conforter sa position et asservir le pouvoir exécutif, le Parlement faisait le choix d'homme peu significatif, ayant une faible personnalité. De plus, la responsabilité du gouvernement pouvait être mise en jeu par le biais de la motion de censure et la question de confiance. Dans le premier cas, la censure est votée à la majorité de la chambre et entraine la démission du gouvernement. [...]
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