Les oeuvres dont sont extraits ces textes proviennent d'une des répliques d'Antigone, dans la tragédie grecque Antigone de Sophocle, et du préambule de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Bien qu'ils soient d'époques entièrement différentes, l'un venant de l'Antiquité, vers 441 avant Jésus-Christ, et l'autre, datant du 26 août 1789, période de la Révolution française.
Ces deux extraits vont être intéressants à comparer puisque la réplique d'Antigone a été reprise par Carbonnier dans son livre Droit civil; il sera alors bon de comprendre pourquoi il a fait un rapprochement de cet extrait avec le droit civil ou tout simplement, pour quelle raison il a évoqué cette réplique.
L'histoire d'Antigone repose sur une lutte fatale entre ses deux frères qui souhaitent régner sur Thèbes. L'un d'eux, Polynice, reçoit d'imposantes funérailles étant considéré comme le "gentil" de l'histoire, alors que l'autre, Etéocle, est laissé aux corbeaux et aux chacals, sans sépulture; ce qui était une sanction très grave pour l'époque. Antigone décide alors d'enterrer son frère malgré l'édit de Créon, l'oncle même d'Antigone et roi de Thèbes, qui déclare que "quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort" (Antigone, Anouilh).
Celle-ci se fait arrêter sans qu'elle ait même fini sa tâche qu'elle s'était imposée. La réplique qui nous est présentée ici est celle d'Antigone. Elle s'adresse à Créon en lui faisant une certaine critique que nous étudierons dans ce commentaire.
En revanche, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen s'est réalisée dans un contexte révolutionnaire qui a donné lieu à la proclamation de la Ière République. L'Ancien Régime a disparu. Le peuple cherche à revendiquer ses libertés, à pouvoir exprimer clairement leurs opinions sur la chose (la res publica= la chose publique), et aussi à montrer qu'ils sont tous égaux - avec l'abolition des privilèges le 4 août 1789.
La différence d'époques entre les deux textes suivants vont nous permettre de nous interroger sur la mouvance du droit au cours du temps. D'aspect entièrement différent, nous allons donc voir dans quelle mesure on peut dire que le droit a évolué au cours du temps et quel en a été le principe même ?
[...] Par deux expressions dans sa réplique, l'on peut donc comprendre cette idée. Tout d'abord, ces "divines lois non écrites" montrent qu'une personne supérieure s'est chargée de les écrire et voire les transposer dans une langue compréhensible pour le commun des mortels. Nous avions déjà énoncé et détaillé cette idée auparavant. Ensuite, ces lois sont intouchables puisque "personne ne peut]les[ ébranler" Ce sont donc bien les dieux qui les ont édictées : un châtiment sans pareil tombera sur celui qui les aura violées. [...]
[...] Antigone : Une préférence pour la coutume Antigone est arrêtée par son oncle Créon, désormais roi de Thèbes, pour avoir enfreint la loi, son édit, l'édit de Créon. Celui-ci dit plus ou moins exactement que quiconque osera rendre les devoirs funèbres à Etéocle sera impitoyablement puni de mort - d'après une citation d'Antigone, d'Anouilh. Antigone ne s'arrête pas à cette arrestation. Elle est entêtée et déterminée, elle est sure de son droit. Ainsi, dans sa réplique, l'on peut voir l'expression "Je ne pensais pas qu'il eût assez de force, ton édit". [...]
[...] On perçoit donc bien la différence avec l'Ancien Régime où le Roi avait une autorité et un droit de veto sur la plupart des choses et, maintenant, avec la Ière République qui se met rapidement en place. Ainsi, vers la fin du Préambule, il est écrit "les réclamations des citoyens". Ceci est une allusion aux fameux cahiers de doléances qu'avait rédigé le peuple français au roi Louis XVI pour lui montrer surtout l'état critique des finances françaises et les problèmes sociaux du XVIIIe siècle. Ces réclamations dans ces cahiers de doléances étaient très souvent peu écoutées par le roi. [...]
[...] C'est donc aussi une réponse à la coutume : des règles de droit seront alors bien fixées, votées, établies, écrites. B Les règles de droit écrites Peu à peu, vers le XIIIe siècle a aujourd'hui, le besoin d'écrire les règles va se faire ressentir. On va avoir besoin de vérifier, voir s'il n'y a pas déjà eu un cas semblable auparavant. Les règles vont être plus concrètes et plus précises. Les droits naturels Le droit naturel est défini comme une règle considérée comme conforme à la nature (de l'homme ou des choses) et à ce titre reconnu comme droit idéal. [...]
[...] l'affirmation de la DDHC à travers Dieu La justice est également religieuse sous la Révolution française comme on peut le constater dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. La présence même du terme "Etre suprême" dans le Préambule montre une certaine volonté de ces auteurs de la DDHC. En effet, ceci n'est que le Préambule, c'est-à-dire, une introduction aux nombreux articles qui seront ensuite énumérés. De plus, il est écrit : "En conséquence, l'Assemblée Nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'être suprême, les droits suivants de l'homme et du citoyen." Le terme "en présence" de Dieu est assez prétentieux, mais il montre toutefois la foi de ces révolutionnaires et la foi en cet idéal de justice ; renforcé par l'expression "sous les auspices". [...]
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