Commentaire d'arrêt, Parlement de Paris, 28 juin 1593, arrêt Lemaistre, crise de succession
« Une foi, une loi, un roi », cet adage signifie que les lois doivent respecter les lois royales ainsi que les lois fondamentales.
L'arrêt Lemaistre rendu à Paris le 28 juin 1593 est un arrêt rendu par le Parlement de Paris. Il porte ainsi ce nom, car Jean Lemaistre, un homme politique français, était le président du Parlement.
A l'époque de la rédaction de cet arrêt, la France connaissait les guerres de religions entre les catholiques et les protestants, dont ces derniers, étaient très présents dans le nord. De plus, la France connait d‘importantes guerres civiles et surtout une crise de succession ; lors de l'assassinat d'Henri III par le moine Jacques Clément le 1er aout 1589, il n'y a pas d'héritier direct mâle. Son premier successeur légitime à la Couronne de France est Henri de Navarre. Le problème est que ce dernier est le chef du parti protestant et est excommunié par le Pape. Par conséquent, cela est donc fortement contesté par les catholiques rassemblés dans le parti de la Ligue. Les catholiques modérés préféraient une reconversion d'Henri de Navarre. Une des alternatives à ce problème a été la convocation des états généraux par le duc de Mayenne, lieutenant-général de l'État et couronne de France. Ces états généraux, composés de ligueurs, se virent proposer la fille du roi d'Espagne Philippe II qui descendait d'Henri II par sa mère. Cependant, cela ne respectait pas les lois fondamentales, en principe celui de masculinité. La solution de succession résidait donc dans la reconversion d'Henri de Navarre. Les ligueurs et les modérés s'entendirent donc pour faire appel au Parlement de Paris. Ce dernier, issue de la « Curia regis », peut rendre des arrêts de règlements ayant une valeur générale et s'imposant à tous. Le parlement de Paris, pour répondre aux attentes des chrétiens, rendit donc l'arrêt du 28 juin 1593 en rappelant les principes concernant la succession du trône de France.
[...] Il y a donc une réaffirmation du principe d'indisponibilité de la Couronne. Dès lors, l'arrêt Lemaistre affirme que si Henri de Navarre est bien le successeur légitime, désigné comme tel par Henri III avant sa mort, il ne pourra être roi légitime que lorsqu'il sera devenu catholique. Avec l'importance du principe de catholicité dans l'arrêt, Il peut y avoir l'émergence d'un nouveau principe : le roi régnant sur un pays catholique ne peut professer d'autre confession que celle de la majorité de ces sujets . [...]
[...] Il existe aussi un rapport entre la loi de catholicité présente dans l'arrêt Lemaistre et la loi Salique. Pour certains, la catholicité primait la loi salique, ce principe est donc majeur. L'apport de l'arrêt Lemaistre est de ne pas établir de hiérarchie entre les lois fondamentales et de les proclamer également nécessaire et complémentaire. Pour ses motifs, le Parlement de Paris revendiquant son statut de gardien des lois fondamentales depuis 1515 tient pour nulles et de nul effet les conclusions des Etats généraux. [...]
[...] Ce dernier, issue de la Curia regis peut rendre des arrêts de règlements ayant une valeur générale et s'imposant à tous. Le parlement de Paris, pour répondre aux attentes des chrétiens, rendit donc l'arrêt du 28 juin 1593 en rappelant les principes concernant la succession du trône de France. L'arrêt Lemaistre permet donc de rappeler les lois fondamentales et surtout de faire un rappel de la constitution coutumière de la France d'Ancien Régime. Son originalité est qu'il met à un même pied d'égalité les différents principes de la succession du trône. [...]
[...] Quelle est donc le rôle du parlement en ce qui concerne les lois fondamentales ? Et comment permet-il de résoudre la crise de succession ? Le parlement, à travers l'arrêt Lemaistre, confirme les différentes lois fondamentales et peut donc être considéré comme le gardien des lois fondamentales et il possède donc un rôle majeur en ce qui concerne la continuité de l'Etat (II). I. Le parlement, gardien des lois fondamentales Le parlement, à travers l'arrêt du 28 juin 1593, fait ressortir les différentes lois fondamentales dont il s'est considéré comme gardien. [...]
[...] Mais il n'a été reconnue par le roi de France Henri III que sous la contrainte de la Ligue. Ce principe a ensuite été reconnu juridiquement par le Parlement. Mais il est aussi considéré comme une loi fondamentale, et cela du a une cause historique, depuis le baptême de Clovis en 476, tous les rois de France qui ont suivi étaient catholiques. Par conséquent tous les rois protestants, ou d'une autre religion que la nation française, sont exclus du trône de France, le parlement tient à maintenir la religion catholique, apostolique et romaine Le parlement de Paris ne tient pas en compte le principe qui s' était répandu à cette époque depuis la paix d'Augsbourg en 1555 cujus regio, ejus religio (tel roi, tel religion) qui signifiait que c'était le peuple qui devait s'adapter à la religion du roi. [...]
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