Commentaire, article 114, Code, procédure civile, nullité, grief
La nullité peut être définie comme la sanction par laquelle « l'acte nul est rétroactivement détruit et sa destruction entraîne celle de tous les actes postérieurs qui se trouvent sous sa dépendance » (Héron) sous réserve de la possibilité de régulariser ou de refaire l'acte nul ( art. 115 Code de procédure civile).
[...] Mais ces trois caractéristiques communes ne sont plus vraies, et c'est surtout par leur diversité que les sanctions de procédure se caractérisent aujourd'hui. Ainsi, envisagé comme un moyen de défense c'est-à-dire un procédé qui permettrait de contrer son adversaire l' exception de procédure qui d'après l'article 73 du Code de procédure civile correspond : à tout moyen qui tend soit à faire déclarer la procédure irrégulière ou éteinte, soit à en suspendre le cours recouvre aujourd'hui quatre hypothèses : l'exception d'incompétence ; les exceptions dilatoires ; les exceptions de litispendance ou connexité et finalement les exceptions de nullités. [...]
[...] C'est pourquoi les rédacteurs du Code de procédure civile ont indiqué, dans de nombreux textes, quelles formalités sont exigées à peine de nullité, ce qui allège la tâche des praticiens. Sans viser à être exhaustif, on peut globalement distinguer plusieurs catégories d'actes pour lesquels la nullité est expressément prévue comme sanction : les actes introductifs d'instance, les notifications, les actes d'exercice d'une voie de recours, les actes d'exécution forcée, les actes conservatoires et les actes d'huissier de justice de manière générale. [...]
[...] Donc l'absence d'allégation d'un grief suffit à rejeter la demande de nullité (Cass. 2e civ oct Mais et avant tout, la règle énoncée par l'article 114 du Code de procédure civile conduit nécessairement à une conséquence inéluctable: le juge ne peut pas relever d'office la nullité pour vice de forme puisque seule la partie qui invoque la nullité peut alléguer et a la charge de prouver le grief qui lui a été causé par l'irrégularité (Cass. 3e civ mars 1995). [...]
[...] Principe repris en la matière par la Cour de cassation qui énonce qu'un acte de procédure ne peut être annulé pour vice de forme que sur la demande de la partie intéressée (Cass. 2e civ juill Cela suppose que soit apportée, d'une part la preuve de irrégularité d'autre part l'existence d'un grief et enfin celle d'un lien de causalité entre l'irrégularité et le grief, en somme la trilogie traditionnelle exigée par le droit français. Ainsi, la marche à suivre semble claire, comme nous l'affirme la chambre sociale d'après qui la preuve de l'irrégularité elle-même, et de ce qu'elle est [ étant supposée établie, il appartient à celui qui invoque une nullité pour vice de forme d'alléguer d'abord le grief que lui a causé l'irrégularité, d'établir ensuite ce grief (Cass. [...]
[...] La mise en œuvre des nullités pour vice de forme L'article 114 du Code de procédure civile subordonne la mise en œuvre de la nullité pour vice de forme à l'existence d'un grief ( , dont la preuve incombe au demandeur ( B A. La nécessité d'un grief En effet pour que la nullité d'un acte de procédure soit prononcée pour vice de forme, il ne suffit pas qu'il existe une irrégularité en soi, prévue par un texte exprès, substantielle ou d'ordre public, selon l'article 114 alinéa du Code de procédure civile il faut encore que l'adversaire qui invoque la nullité ait subi un grief du fait de cette irrégularité, même lorsqu'il s'agit d'une formalité substantielle ou d'ordre public La source de ce texte est très ancienne. [...]
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