Ceci est un cas pratique. En suivant la méthode de résolution de cas pratique, on a tenté de répondre aux questions qui se sont posées. Le Cas en l'espèce nécessitait le traitement de la distinction entre les biens meubles et immeubles en application des règles du Code Civil. Ce cas a été résolu avec le syllogisme juridique utilisé, en ennoncant d'abord les faits, questions posées par le cas pratique, ennonciation de la règle de droit, application en l'espèce et enfin conclusion.
[...] Dans le salon sont disposés six fauteuils de Cresson dont les motifs sont exactement les mêmes que ceux de la boiserie; dans la salle à manger a été accroché à un Fragonard (le Verrou, pour ceux qui connaissent) et, sur un guéridon de Van der Cluse Lacroix se trouve une terre cuite de Clodion. Accompagné par le maître de céans, M. TOUVA-MAL poursuit sa visite. Dans le parc, certains arbres ont fait l'objet d'un marquage; quant à la carrière, elle est en pleine exploitation. La visite est terminée. M. TOUVA-MAL et son hôte s'accordent rapidement sur un prix. En attendant la réitération devant notaire par acte authentique, un écrit est signé en double exemplaire, sur lequel ne figurent que l'adresse des lieux, le nom des parties, la date et le prix convenu. [...]
[...] Ces biens sont qualifiés de meubles par nature car constituent « les animaux et corps » susceptibles de se transporter, qu'ils se meuvent par eux même ou qu'ils ne puissent changer de place que par l'effet d'une force étrangère (article 528 du Code Civil). Les arbres à abattre seraient qualifiés de biens meubles par anticipation. Cette catégorie de meubles n'est pas prévue par le législateur, mais la jurisprudence évoquait qu'il était possible de mobiliser par anticipation les arbres à abattre, comme en l'espèce (« certains arbres ont fait l'objet d'un marquage », ce qui prouve la volonté de l'ancien propriétaire de les mobiliser par anticipation). [...]
[...] Concernant les meubles, ils se divisent en meubles par nature ou meubles par détermination de la loi (article 527 du Code Civil). À la lumière de l'article 528 du Code Civil, les meubles par nature sont les animaux et les corps susceptibles d'être transportés, qui se meuvent par eux-mêmes ou qu'ils ne puissent changer de place que par l'effet d'une force étrangère. Concernant la mobilisation par anticipation, la règle semble fixée par la jurisprudence de la chambre commerciale de la Cour de Cassation du 24 novembre 1981, qui indique que les arbres à abattre avaient été mobilisés par anticipation. [...]
[...] Compte tenu de ce qu'il vient d'être évoqué, la vente ayant fait objet d'immeubles, les déménageurs sont libres d'emporter les meubles : Buste de Goethe ; Paille du chien ; six fauteuils de Cresson ; Fragonard accroché ; terre cuite de Clodion ; ainsi que le Labrador Tutor sous condition qu'il ne soit affecté au fonds. Le bûcheron ne peut qu'exécuter le travail pour lequel il a été engagé car les arbres ont déjà été mobilisés par anticipation. Enfin, la redevance trimestrielle déjà payée de bonne foi à l'ancien propriétaire ne pourra faire objet de restitution. Malgré tout, le nouveau propriétaire sera fondé à demander les redevances prochaines de la personne qui exploite la carrière. Néanmoins, le pouvoir de qualification appartient au juge souverainement. [...]
[...] M. TOUVA-MAL reste sur place. Il y passe sa première nuit. De très bon matin, l'avertisseur d'un camion le réveille brutalement. Dépêchés par l'ancien propriétaire, des déménageurs s'adressent à M. TOUVA-MAL, lequel ne sait pas trop ce qu'ils peuvent emporter. Dans l'après-midi, se présente un bûcheron qui entend abattre les arbres marqués et les enlever. Il montre à M. TOUVA-MAL un contrat signé par l'ancien propriétaire le 28 mars 2001 qui prévoyait cet abattage et cet enlèvement. [...]
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