Il s'agit d'un cours de grande qualité en histoire des idées politiques ayant pour objet d'étude Saint-Augustin. Ce document clair, exhaustif et très bien structuré s'avèrera fort utile pour de nombreux(ses) étudiant(e)s en science politique, Histoire, Droit, IEP, GEA, AES, et bien entendu tout(e) autre intéressé(e). Il convient donc de l'analyser en quatre points successifs : I) la coexistence de deux cités terrestre et céleste, II) le christianisme comme unique fondement de l'Histoire, III) le caractère « ministériel » du pouvoir politique, IV) la divine providence comme unique fondement de l'autorité politique.
[...] Le fondement de l'autorité chez Saint Augustin est le droit divin providentiel. Dieu a créée l'homme de telle sorte que la société civile lui soit indispensable. L'être humain manifeste une disposition naturelle pour l'association. Mais, juste après la Chute due au péché originel, cette sociabilité naturelle de l'homme est pervertie : l'homme n'est plus capable de concevoir un ordre social harmonieux, par sa seule raison et l'autorité politique devient donc indispensable. Cette autorité est transcendante dans son principe, puisqu'elle est voulue par Dieu, mais immanente dans ses modalités, puisqu'elle est dépendante des hommes déchus. [...]
[...] Commencée en 415, La Cité de Dieu ne sera terminée qu'en 427. Le contexte géopolitique : Saint Augustin écrit à la fin de l'Empire romain d'occident, alors que les hordes de barbares commencent à déferler à l'intérieur des territoires que l'armée romaine avait jusqu'alors toujours su préserver. Il écrit dans une période de désagrégation de la puissance étatique et impériale. On peut citer la date symbolique du sac de Rome par les wisigoths d'Alaric, en 410, tout en sachant que la chute définitive de Rome n'intervient qu'en 476. [...]
[...] Histoire des idées politiques Saint Augustin et La Cité de Dieu. Introduction. Quelques éléments biographiques : né le 13 novembre 354 à Thagaste, en Numidie (la partie la plus septentrionale de l'Afrique qui correspond à l'Algérie), Augustin est le fils d'un païen (Patricius) et d'une chrétienne (Sainte Monique) qui, veuve à l'âge de vingt ans, se consacrera entièrement à son éducation. Augustin ne fut pas baptisé. Assez vite il embrassa l'hérésie manichéenne, gnose dualiste fondée par le prophète perse Mani (216-277) qui faisait écho à ses conceptions du bien et du mal. [...]
[...] Saint Augustin affirme que, sans le don de la grâce divine, l'homme ne peut entrer dans la cité céleste. Par conséquent, seul Dieu a le pouvoir de décider qui entre dans sa Cité. Par ricochet, il ne peut pas exister de communauté de justes auto-désignée. II) Le christianisme comme unique fondement de l'Histoire. Saint Augustin part du principe que tout Etat qui existe sans l'aval de Dieu, ne mérite pas le nom d'Etat. Ainsi, les Romains de l'ère républicaine, marquée par le paganisme antique, n'ont jamais eu de véritable Etat. Ni de république, ni de justice. [...]
[...] Ce dernier, par jalousie, tua son frère. Malgré le « rejet » de l'histoire romaine pré-impériale par Saint Augustin, force est de constater que ce fratricide rappelle étrangement celui de Remus par Romulus, qui est à l'origine de la fondation de la Ville Eternelle, ainsi que son motif, la jalousie et l'intervention de la divinité, par la divination. Les deux Cités sont radicalement ennemies et inextricablement mêlées. Saint-Augustin insiste longuement sur le fait que leur opposition ne recoupe pas celle entre l'Église et l'État, même si elle lui ressemble en ce sens que l'Etat appartient à la cité terrestre et que l'Église est l'élément de la cité terrestre qui tend le plus vers la véritable cité de Dieu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture