Il s'agit d'une fiche de lecture de grande qualité ayant pour objet d'étude l'ouvrage d'Alain Villemeur, La croissance américaine ou la main de l'État.
Ce document clair et très structuré s'avèrera fort utile pour de nombreux(ses) étudiant(e)s en science politique, sciences économiques, Histoire, Droit, IEP, GEA, AES, etc.
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[...] Fiche de lecture La croissance américaine ou la main de l'État, Alain Villemeur Analyse critique Qu'est-ce que le keynésianisme ? Alain Villemeur développe l'idée que les États-Unis pratiquent des politiques conjoncturelles de relance, à la fois par des politiques budgétaires et monétaires. En cela, il y a un retour du keynésianisme, aux antipodes des thèses libérales pourtant énoncées (mais uniquement appliquées en Europe, et non aux États-Unis). Un des concepts majeurs de Villemeur est alors la « relance endogène », qui vise à dynamiser l'investissement par des dépenses de l'État (et/ou des lois) qui favorisent la recherche-développement et l'innovation. [...]
[...] Si les États-Unis appliquent le keynésianisme, c'est parce qu'ils n'hésitent pas à recourir à des déficits budgétaires (On peut reprendre le propos de Jacques Généreux, « mieux vaut un bon déficit qu'un mauvais excédent »), lorsqu'il est nécessaire d'éviter un ralentissement temporaire de l'activité, et non parce qu'ils soutiennent des PME financièrement et juridiquement. Et c'est en ce sens que l'Europe est plus libérale que keynésienne : les politiques conjoncturelles de relance (budgétaires et monétaires) y sont quasi bannies, mais pas les politiques de soutien à l'innovation. En Europe on a le droit au « endogène » mais pas à la « relance ». On a finalement tendance à confondre le keynésianisme avec l'intervention de l'État, alors que ce n'en est qu'une forme, presque minime, mais fondamentale. [...]
[...] Mais ces dépenses là ne consistent pas en une relance, elles ne font pas partie des politiques conjoncturelles, qui, elles, seraient un creusement du déficit à court terme. En effet les innovations agissent à long terme. C'est en un certain sens la signification du « no bridges » de Keynes entre la macroéconomie et la microéconomie, et en quelque sorte entre le long terme et le court terme. Villemeur semble attribuer finalement à Keynes beaucoup plus de choses que ce que ce dernier pensait. [...]
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