le tueur en série étant un criminel atypique, est-il possible de le classifier? C'est-à-dire, à travers l'étude de trois tueurs en série localisés dans des Pays différents, est-il possible d'affirmer que les serial killers peuvent faire l'objet d'une véritable taxinomie?
[...] Par conséquent, s'il n'est pas possible d'insérer tous les tueurs en série dans une catégorie unique en raison de la polychromie de leurs agissements, on pourra quand même les classifier en fonction de critères divers, ce qui montre la grande complexité et toute la difficulté de comprendre et de prévoir un régime juridique adapté pour cette forme de criminalité si atypique. BIBLIOGRAPHIE MANUELS GASSIN R., CIMAMONTI S. et BONFILS PH., Criminologie, Précis Dalloz, 7e éd. MORVAN P., Criminologie, LexisNexis, 2e éd. MARRONE L., Appunti di criminologia, AgrPress OUVRAGES BARROCCO M., Que savons-nous vraiment des tueurs en série, édition de l'Hèbe BAUER A., ABC de la criminologie, éd. Cerf. DE LUCA R., MACRI, ZOLI B., Anatomia del crimine ni Italia. [...]
[...] L'expression serial killer a une histoire relativement récente. Il fut James Reinhardt le premier à utiliser la définition de chain killer dans son livre Sex Perversion and Sex Crimes de 1957, afin d'indiquer le meurtrier qui laisse derrière lui une chaîne d'homicides. Pour pouvoir parler de tueur en série, il est nécessaire que le sujet montre une claire volonté de tuer. Même si, finalement, les homicides ne sont par réellement réalisés et si les victimes survivent, l'élément central est constitué par la répétition de l'action homicide. [...]
[...] C'est cette pulsion qui caractérise la conduite de nombre de tueurs en série et qui les rend similaires. C'est aussi à cause de ces pulsions non contrôlées que grand nombre de tueurs en série externalisent leur agressivité dans la sphère sexuelle. Là encore, on retrouvent des caractéristiques communes, comme une sexualité précoce. Souvent ils ont eux-mêmes été victimes d'abus ou de violences lorsqu'ils étaient enfants ou adolescents. D'après une étude menée par le FBI[9], le 42% des tueurs en série examinés avaient subi un abus physique dans l'adolescence. [...]
[...] Selon lui, donc, il est impossible de construire un véritable profil unique et homogène de tueur en série sans approfondir de telles formes de criminalité. D'autres chercheurs ont développé cette idée selon laquelle les tueurs en série sont irréductibles à une catégorique unique valable pour tous. Le sociologue américain Joseph Fisher, par exemple, a analysé les changements qu'interviennent dans une communauté qui s'aperçoit, soudainement, d'accueillir un tueur en série. Il analyse donc comment, dans cette perspective, les médias et les moyens de communication finissent par avoir un rôle crucial dans l'augmentation de l'état de panique sociale. [...]
[...] Mais pourquoi alors tous ceux qui se trouvent dans des situations ne deviennent pas des tueurs en série et d'autres oui? Ce qui est certain est qu'il est impossible de considérer les tueurs en série comme des criminels homogènes. Une explication unique n'est pas possible car les motivations à la base de leur comportement peuvent être multiples. Il sera par conséquent possible de déterminer différentes catégories de tueur en série, et non pas une taxinomie unique. Le principal critère de classification peut être le mobile, le motif qui a poussé le criminel à tuer une première fois et puis à répéter. [...]
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