G. Pinson étudie les répercussions du monde médiatique sur les productions littéraires et dans le discours social.
[...] De même, le sujet de Charles Demailly est de traduire en exemple comment le travail de journaliste et l'épouse du protagoniste, sont responsables de la léthargie du talent de l'écrivain. Plus en profondeur, Charles Demailly illustre comment les années 1850 constituent un moment de transition dans ce que A. Wrona appelle « l'autonomisation du champ littéraire, où cohabitent à la fois une professionnalisation de fait de l'écriture (par le journal, mais aussi par le développement d'une édition de bon marché) et une conception vocationnelle de la littérature, qui met au premier plan le culte de l'art pour l'art. [...]
[...] Ainsi, l'homme de lettres est-il nécessairement habité d'une mission sacrée dont l'écriture serait la traduction concrète ? Afin de répondre à cette problématique, nous proposons de nous placer du point de vue de G. Pinson et comprendre dans quelle mesure journalisme et littérature sont antagonistes. Puis, dans un second temps, nous étudierons les limites de la thèse énoncée par G. Pinson en rejetant l'aspect mystique du travail de l'écrivain. Enfin, nous réaliserons un pas de côté afin de comprendre si le mysticisme est la condition sine qua non selon laquelle toute œuvre littéraire doit être définie. [...]
[...] Un monde qu'ils jugent avide et malhonnête. Au demeurant, l'opposition de Adolphe Gaïffe à la parution du roman des frères Goncourt « au nom de l'honneur des lettres et de la considération du journalisme » est particulièrement évocateur du malaise social de l'époque. Il est probable que cette décadence des journalistes du XIXe siècle soit responsable de ce cloisonnement entre journalisme et littérature. Balzac dans ses primes années publiait régulièrement dans les journaux parisiens afin de gagner un peu d'argent et subvenir à ses besoins or, Balzac est incontestablement un homme de lettres, de même que Marcel Proust. [...]
[...] Mais l'opposition n'a pas toujours été aussi frontale, il semblerait que ce clivage prenne ses racines dans la professionnalisation du journalisme au cours du XXe siècle en France. Le statut du rédacteur s'est profondément transformé au cours du XXe siècle : l'homme de lettres laisse place au journaliste professionnel. Ainsi, de nombreux hommes - et femmes- de lettres entretenaient un contact étroit avec la presse, à l'image de Colette, Kessel, Proust, Camus ou encore Mauriac. Ainsi, la professionnalisation du statut de journaliste est responsable de ce clivage entre journaliste et homme de lettres. [...]
[...] Loin des contraintes, l'homme de lettres écrit par passion voire par « mysticisme ». Il semblerait que lui ne soit jamais perverti par des questions d'ordre financier. Il n'y a pas de mysticisme dans l'écriture Qui sont les auteurs se qualifiant d'hommes de lettres appelés à écrire par mysticisme ? En réalité, ils sont bien peu nombreux à clamer cette prétention. Le travail du journaliste, bien que destiné à traiter et partager une information à un public et à être rémunéré pour ce travail, n'est pas pour autant exclu d'être un homme de lettres aux qualités certaines. [...]
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