Le Second Traité de gouvernement civil de John Locke (1632-1704), duquel est extrait le texte ci-commenté, a été publié en 1690. Il s'inscrit dans la controverse sur l'origine, la nature et la légitimité du pouvoir politique…
[...] Locke semble ainsi dénier ce fait, et propose au contraire l'existence de rangs naturels distinguant les individus. Si ces rangs ne sont pas explicités, on peut supposer, au regard du passif de l'auteur et du contexte culturel de l'époque, qu'il s'agit pour lui au moins du sexe (l'homme étant supérieur à la femme – Locke étant notoirement misogyne) et de la « race » (les blancs étant supérieurs aux autres « races » - Locke étant notoirement favorable et financièrement intéressé à l'esclavagisme). [...]
[...] Celle-ci relèverait soit directement d'un commandement divin (Jean Bodin, dans la lignée des théoriciens médiévaux comme Saint-Augustin ou Saint Thomas d'Aquin) soit d'un accord de volonté entre les individus (contrat social – de Grotius à Rousseau en passant par Hobbes). Indépendamment de son origine, cette souveraineté peut par ailleurs être conçue comme absolue (Bodin, Hobbes, Rousseau . ) ou limitée (Grotius, Pufendorf . Au sein de cette controverse, Locke prend parti à la fois pour la position contractualiste et pour celle de la souveraineté limitée. [...]
[...] Toujours est-il que la nature, selon Locke, a conféré des droits subjectifs à chacun, entraînant des devoirs concomitants à l'égard des mêmes droits dont autrui est également titulaire. « Aucun ne doit nuire à un autre dans sa vie, sa santé, sa liberté et ses possessions » (l.19-20) : les droits subjectifs naturels sont donc le droit à la vie (en bonne santé), le droit à la liberté et le droit de propriété. Le premier est logique dans la mesure où seule la vie permet un usage effectif de la liberté. [...]
[...] En d'autres termes, seul le libéralisme est susceptible de constituer un ordre politique légitime. En conclusion, sous couvert de déceler l'essence du pouvoir politique, le projet philosophique de Locke apparaît en réalité relever d'une entreprise de justification théorique d'un système politique particulier, contingent, historiquement situé : le libéralisme politique. Mais le texte étudié, en posant des limites à son propre système de pensée, prétend également justifier des intérêts particuliers (ceux de la bourgeoisie) et des rapports de domination institués (de genre, raciale, entre colons et colonisés La pensée de Locke n'en reste pas moins fondatrice d'un courant de pensée politique encore présent aujourd'hui. [...]
[...] Il en dérive des droits et devoirs subjectifs intemporels et inviolables, constitutifs du libéralisme politique en devenir. II – Le libéralisme politique, produit nécessaire d'une Loi naturelle divine dévoilée par la raison Si les Hommes sont naturellement libres et égaux, ils n'en restent pas moins soumis à un impératif de respect de la liberté et de la propriété d'autrui. Pour Locke, cette loi, résultant du caractère divin de la création humaine se révèle par l'intermédiaire de la raison Cette dernière ne peut qu'en conclure la légitimité exclusive d'un pouvoir politique libéral. [...]
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