Le 7 août 1899 s'ouvre, à Rennes, le second procès du capitaine Dreyfus, qui confirme sa condamnation pour haute trahison. Amené du bagne de l'ile du Diable, Alfred Dreyfus comparait
devant le Conseil de guerre de Rennes, une étrange sentence conclut ce procès semé d'illégalités.
Ce document est un texte tiré du roman « Ce que j'ai vu à Rennes » écrit par Maurice Barrès en 1904.
Maurice Barrès né en 1862 à Charmes dans les Vosges, est un écrivain qui s'engage parallèlement dans la vie politique. Il siège jusqu'en 1893 à l'extrême gauche avant d'évoluer vers des positions plus conservatrices. Au moment de l'affaire Dreyfus, il fustige les juifs et les intellectuels au nom d'un nationalisme exclusif qui assimile l'identité nationale à la terre et aux morts.
Le second procès du capitaine Dreyfus, à Rennes, en août-septembre 1899, après qu'avait été cassé celui de Paris de 1894 qui avait vu l'innocent condamné pour haute trahison à la dégradation et à la déportation perpétuelle dans une enceinte fortifiée, fut un terrible et lamentable spectacle. Ouvert le 7 août, le procès prit fin le 10 septembre 1899. Rennes a été choisie pour éloigner l'action du bouillonnement parisien. Mais la capitale bretonne sera tout de même le décor de nombreux affrontements et manifestations pendant les cinq semaines du procès (l'avocat Labori, défenseur de Dreyfus, reçoit une balle dans le dos le 14 août). Dans une salle du lycée de Rennes, ville de province tranquille et paisible, devenue tout à coup le centre du monde et le rendez-vous du Tout-Paris mondain qui voulait voir et être vu, de biens mauvais acteurs se succédèrent à la barre pour donner une bien mauvaise pièce. On y trouve l'ensemble des protagonistes de l'affaire. Les accusateurs, menteurs assumés : les généraux Mercier, Gonse, Boisdeffre... On y entend aussi les héros, auxquels on n'a sans doute pas, encore aujourd'hui, rendu suffisamment hommage, notamment le lieutenant-colonel Picquart, limogé du ministère de la guerre pour avoir refusé de couvrir le mensonge militaire.
Ce texte s'adresse aux lecteurs, il est structuré selon plusieurs paragraphes et commence tout d'abord par une description des personnages tel que Alfred Dreyfus et son frère Mathieu Dreyfus, puis, démontre ensuite les propos, les pensées et l'opinion anti-dreyfusisme de Maurice Barrès.
De quelles manières Barrès parvient t-il à étayer sa thèse antisémite et sa doctrine nationaliste ?
[...] Lignes 1 à 6 : Nul homme plus muré qu'Alfred Dreyfus. Il a un continuel mouvement de la bouche qui s'ouvre, de la gorge qui se serre; il avale péniblement sa salive ( ) le sang vient colorer sa peau ( . ) ses réactions ne livrent rien ( ) ses yeux se jettent avec rapidité à droite et gauche( . ) Lignes 14 à 17 : De tous les dreyfusards, c'est Dreyfus le plus mou ( . ) tantôt cramoisi, tantôt exsangue, la bouche entrouverte et la lèvre pendante sous la moustache ou bien serrant les dents et faisant provision d'énergie, était allé aux extrémités de l'angoisse humaine. [...]
[...] Ce document est un texte tiré du roman Ce que j'ai vu à Rennes écrit par Maurice Barrès en 1904. Maurice Barrès né en 1862 à Charmes dans les Vosges, est un écrivain qui s'engage parallèlement dans la vie politique. Il siège jusqu'en 1893 à l'extrême gauche avant d'évoluer vers des positions plus conservatrices. Au moment de l'affaire Dreyfus, il fustige les juifs et les intellectuels au nom d'un nationalisme exclusif qui assimile l'identité nationale à la terre et aux morts. [...]
[...] Ligne : le journaliste qui surprit à Quiberon par une nuit d'orage la barque de Dreyfus abordant furtivement la côte Alfred Dreyfus est déféré le 7 août devant le Conseil de guerre de la capitale bretonne. Le procès se déroule dans un climat de violence inouïe. Rennes est en état de siège. Dreyfus apparaît, l'émotion est forte. Son apparence physique bouleverse ses partisans et certains de ses adversaires. Malgré sa condition physique dégradée, il a une maîtrise complète du dossier, acquise en seulement quelques semaines. [...]
[...] Il usera de toutes les méthodes. D'autres dreyfusards tels que les professeurs Basch et Audrade où encore Jean Jaurès était présent à Rennes, un soutien qui lui permet de renforcer sa défense; lignes 18,19: mais ces camarades objectent qu'il n'a guère maigri, nullement blanchi Mais le procès au conseil de guerre de Rennes est un événement qui permettra à Barrès d'affirmer son idéologie. II. L'affaire Dreyfus selon Barrès : source d'affirmation du nationalisme et de popularisation de l'antisémitisme Les partisans du camp antidreyfusard s'opposent à l'innocence de Dreyfus et cette affaire permet à Maurice Barrès d'étayer sa conviction en ce qui concerne ses propos antisémites, puis il enseigne sa doctrine nationaliste A'.Les partisans du camp anti dreyfusard Au début de l'Affaire Dreyfus, Léon Blum a essayé de gagner Maurice Barrès au camp Dreyfusard, mais Barrès a vu dans les dreyfusards des insulteurs de l'armée française. [...]
[...] Le condamné de Rennes est devenu, pour l'homme de l'Appel au soldat, l'agent docile des forces du mal autrement plus redoutable que l'espionnage médiocre d'un petit capitaine juif. CONCLUSION Le 9 septembre 1899, la Cour rend son verdict : Dreyfus est reconnu coupable de trahison, mais avec circonstances atténuantes» (par 5 voix contre condamné à dix ans de réclusion et à une nouvelle dégradation. Contrairement aux apparences, ce verdict est au bord de l'acquittement à une voix près. L'antisémitisme est au coeur de l'affaire Dreyfus, c'est la cristallisation de la haine antisémite en France. [...]
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