Madame Linotteu, salariée dans une entreprise, a publié sur son compte Facebook, laissé en
accès libre au public, une série d'insulte envers sa supérieure hiérarchique. La direction de
l'entreprise au sein de laquelle travaille Madame Linotteu s'en est aperçue et a convoqué cette
dernière à un entretien préalable, au cours duquel un procès-verbal de constat d'huissier relatant
les publications de sa page Facebook lui a été remis. Six jours après cet entretien, une lettre de
licenciement pour faute grave lui a été remise, au motif que "la seule diffusion de ces propos
injurieux sur un réseau social justifie un licenciement pour faute grave".
[...] 1232-6 du Code du travail, la lettre de licenciement doit évoquer précisément le motif de licenciement. Or, l'employeur, dans la lettre envoyée à Madame Linotteu, a justifié le licenciement de la façon suivante : "la seule diffusion de ces propos sur un réseau social justifie un licenciement pour faute grave". Or, selon la jurisprudence, il faut que ces propos soient ouverts au public. Ce critère n'est pas précisé dans la lettre de licenciement. Madame Linotteu peut donc contester son licenciement pour faute grave. [...]
[...] Enfin, elle a reçu sa lettre de licenciement plus de deux jours après la date de l'entretien, dans laquelle était clairement exposé le motif de licenciement. Il semble donc que la procédure de licenciement soit régulière dans la forme et qu'elle ne puisse donc être contestée pour un manquement dans la procédure. Régularité de la procédure de licenciement sur le fond La faute grave a été définie par la Cour de cassation comme étant "caractérisée par un comportement rendant impossible le maintien de l'intéressé dans l'entreprise pendant la durée du préavis". [...]
[...] Madame Linotteu peut-elle contester ce licenciement pour faute grave ? Régularité formelle de la procédure de licenciement En vertu de l'article L. 1232-2 du Code du travail, l'employeur qui souhaite licencier un salarié doit le convoquer à un entretien préalable. Cette convocation s'effectuer par la remise d'une lettre recommandée ou remise en main propre. Il ne peut s'écouler moins de cinq jours ouvrables entre la remise de la convocation et l'entretien. En vertu de l'article L. 1232-3 du même code, l'employeur doit exposé les motifs de licenciements et recueillir les explications du salarié au cours de l'entretien préalable. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture