La performance correspond à la réalisation d'objectifs, à la mise en oeuvre de procédures et aux résultats obtenus quant à la satisfaction des attentes des citoyens. La performance publique doit donc être comprise comme la faculté des organisations publiques à mettre en oeuvre des actions répondant à un (des) objectif(s) et à rendre compte de leurs résultats.
Le concept de nouvelle gestion publique a incontestablement favorisé la modernisation du secteur public en permettant de pouvoir répondre aux difficultés et aux besoins de réformes. Cependant, quelle que soit l'ampleur des contraintes qui pèsent sur les réformes, la logique de modernisation s'inscrit dans la durée et met en oeuvre des leviers différents fortement imbriqués : comment faire évoluer l'organisation en tenant compte la gestion des compétences, comment assurer un service de qualité tout en optimisant les dépenses ?
Quelle est aujourd'hui la capacité de l'Etat à mettre en oeuvre cette nouvelle gouvernance des services publics ? Comment peut-il parvenir à concilier des objectifs à priori divergents ?
Si l'introduction de la notion de performance dans la gestion publique a pu permettre de repenser le contenu et la mise en oeuvre des politiques publiques (I), il n'en demeure pas moins qu'elle reste encore insuffisamment évaluée compte tenu des attentes des citoyens(II).
[...] La modernisation de l'Etat peut s'expliquer par trois facteurs. Il s'agit dans un premier temps, pour l'Etat, de faire face au poids croissant de la dette publique, de respecter les critères de Maastricht en tenant compte de la crise économique et de la croissance très faible. L'Etat doit également prendre en compte l'évolution des citoyens-consommateurs et de leurs attentes. Max Weber, dans Economie et Société[2], montre que la bureaucratie était parfaitement en adéquation avec les attentes de la société industrielle qui réclame l'égal accès de tous au service public. [...]
[...] Evaluer l'efficience de cette nouvelle gouvernance, nécessite de s'interroger sur les mesures et les indicateurs de performance. Que nous disent ils ? II) L'évaluation de la redéfinition de l'action publique doit permettre d'en mesurer l'efficacité mais aussi d'en faire apparaitre les limites. S'intéresser aux résultats des actions publiques implique de pouvoir les mesurer. Or, la performance publique ne correspond pas seulement à un résultat comptable. Il s'agit de développer des indicateurs de performance permettant de mesurer l'efficacité, l'efficience mais aussi la qualité du service. [...]
[...] La participation des citoyens dans les Conseil d'administration des entreprises publiques ou des établissements publics ou au sein des instances consultatives (Conférence régionale de santé, Commission consultative des services publics locaux ) est encore très limitée et est souvent liée à une représentativité associative notamment dans le domaine de la santé (système d'agréments). Malgré tout, l'intérêt des citoyens à l'égard des services publics s'invite dans leur relation avec l'Etat. Une expérience négative de l'usage d'un service public a un impact fort sur la confiance d'un citoyen. [...]
[...] GUTKOWSKI Marion Quelle place accorder à la notion de performance ses mesures et ses indicateurs dans la gestion publique ? * A l'administration, on devrait lui confier l'inflation! Ça ne la stopperait pas, mais ça la ralentirait considérablement quand même! Au milieu des années 1980, dans son sketch L'Administration, Coluche se moque de la mauvaise organisation des services administratifs, de la faible productivité des fonctionnaires mais aussi de leur incapacité à répondre aux attentes des usagers. Il participe à la vision de services publics archaïques, peu performants et rigides. [...]
[...] Un niveau élevé de confiance dans les administrations n'est pas toujours la traduction d'une action publique jugée efficace. L'organisation de la bureaucratie traditionnelle n'est plus adaptée à la société moderne. La gestion de masse ne peut correspondre à la demande croissante et diversifiée. L'administration doit être plus réactive et plus pointue dans les solutions. La logique de cette performance appliquée au service public a engendré la multiplication des réformes. La gestion publique est donc passée d'une logique de moyens à une logique de résultats. [...]
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