L’intimité de l’homme peut-elle devenir un patrimoine commun ?

Thèmes abordés

Intimité de l'homme, patrimoine commun, reconnaissance juridique, évolution de la législation, vie privée

Résumé du document

"L'homme est maintenant le jouet des savants, des ingénieurs et des planificateurs". Déjà en 1971 dans Une société sans école, Ivan Illich amorce l'idée de la dépendance de l'homme avec la technologie. C'est ici la principale raison des atteintes qui peuvent être faites à l'intimité de l'Homme.
Le Larousse définit l'intimité comme le caractère de ce qui est intime, profond, intérieur. Plus généralement ici l'intimité sera définie comme l'ensemble des caractères faisant l'unicité d'une personne. C'est ici une notion très large, car elle est constituée notamment de caractères matériels (physiques), mais aussi de caractères immatériels. On parlera ici d'intimité matérielle pour évoquer les attributs physiques de l'intime d'une personne et notamment son corps (dons d'organes, recherches médicales dangereuses). On parlera enfin d'intimité immatérielle pour aborder des idées beaucoup plus larges ayant trait par exemple au développement de technologies d'informations qui viennent heurter l'intimité de l'Homme à travers sa vie privée.

Extraits

[...] L'intimité de l'homme pourra-elle devenir un patrimoine commun ? En droit international en général on remarque déjà une évolution de la législation vers l'idée d'une intimité de l'Homme constituant un patrimoine commun mais cela reste limité et la reconnaissance d'une telle affirmation serait une réponse aux besoins actuels de garantir l'intimité de l'Homme Une évolution de la législation vers l'idée d'une intimité de l'Homme constituant un patrimoine commun. On remarque, notamment en droit international, des évolutions qui constituent une base pour permettre à l'intimité de l'Homme de constituer un patrimoine commun. [...]

[...] Il convient enfin de donner une bonne explication justifiant d'établir un patrimoine commun de l'intimité de l'Homme. En effet cette reconnaissance n'ira pas sans problème car il conviendra d'en définir clairement les répercussions dans de nombreux domaines. Néanmoins elle aurait une réelle utilité. En effet face au développement impressionnant de la technologie il est légitime d'être inquiet. Mais la peur peut être positive, Hans Jonas résume cela sous l'idée ‘'d'heuristique de la peur'. En effet la peur outre un sentiment moral est aussi la source d'une forme de connaissance d'où l'idée d'heuristique. [...]

[...] Le concept n'a alors plus cessé d'évoluer. Le mot patrimoine s'est alors vite avéré d'un usage commode : désignant les productions humaines les plus variées, il possède un caractère englobant. Il y a dans le mot patrimoine l'idée d'un héritage que l'on reçoit, on doit le conserver et permettre sa transmission. Le bien est ici en dépôt, c'est-à-dire que le bénéficiaire ne peut en faire ce qu'il veut. Le bien a donc une dimension que les biens ordinaires n'ont pas. [...]

[...] Il existe encore d'autres limitations qui viendraient justifier l'existence d'un patrimoine commun de l'intimité de l'Homme. La responsabilisation à l'égard des générations futures La responsabilisation à l'égard des générations futures est un élément majeur pour la reconnaissance d'un patrimoine commun de l'intimité de l'Homme. En effet si l'intimité de l'Homme doit être préservée, l'intimité des générations futures ne doit pas être atteinte non plus. Il est donc possible de limiter l'intimité des générations présentes pour sauvegarder celle des générations futures de la même manière que l'intimité peut être limitée par le principe de dignité. [...]

[...] Ici on parle de libertés individuelles, c'est-à-dire de l'étendue des choix différents que peut adopter un individu. On limite bien ici l'individu dans ses décisions, décisions qui constituent une partie de l'intime de l'humain. Mais cette limitation est au bénéfice de l'intimité de tous les êtres humains dans leurs globalité. C'est pourquoi on peu parler d'un patrimoine commun puisqu'il y a bien l'idée d'un bien en dépôt mais sur lequel le dépositaire ne peu pas faire tout et n'importe quoi. [...]