contrat administratif, compétence, clause exorbitante du droit commun
Commentaire du grand arrêt rendu en 1912 concernant la qualification de contrat administratif.
[...] La jurisprudence Société entreprise Peyrot rendue le 8 juillet 1963 a fourni au Tribunal des Conflits l'occasion de rappeler cette situation. Il s'agissait alors d'un contrat conclu entre deux personnes de droit privé. Néanmoins les juges départiteurs vont estimer que puisque l'objet du contrat appartient « par nature à l'Etat », et qu'il est passé « pour le compte de l'Etat ». Le contrat doit être qualifié d'administratif. La doctrine milite activement aujourd'hui pour que les juges abandonnent ce critère matériel. [...]
[...] La ville de Lille avait passé avec la Société des Granits Porphyroïdes des Vosges un contrat de fourniture relatif à plusieurs pavés, nécessaires à la construction d'une route dans cette agglomération. Néanmoins cette société eue des retards dans la livraison des pavés, et la ville de Lille décida de prendre des sanctions à son égard en lui infligeant une amende pécuniaire d'une valeur de franc et 20 centimes. La société décida de contester cette amende devant le Conseil d'Etat, estimant que la convention qui la liait à la ville de Lille avait le caractère d'un contrat administratif. [...]
[...] Droit administratif, Philippe Foillard 14ème édition, paradigme 2009. Droit administratif, Georges Dupuis, Sirey 11ème édition Droit administratif, Martine Lombard, 8ème édition Collection Hypercours. [...]
[...] Pour finir le législateur est intervenu dans un certain nombre de situation pour consacrer de manière systématique le caractère de contrat administratif de certaines conventions. Ainsi l'article 2 de la loi MURCEF du 11 décembre 2001 est venu consacrer le fait que les contrats de marché public doivent être systématiquement qualifiés de contrat administratif, indépendamment de l'existence de clause exorbitante du droit commun. Bibliographie : Les grands arrêts de la jurisprudence administrative, collectif, Dalloz 17ème édition commentaire N°25 page 143. Droit administratif, Yves Gaudemet, 19ème édition 2009. [...]
[...] C'est par le truchement de la jurisprudence, Société des granits porphyroïdes des Vosges rendue le 31 juillet 1912 par le Conseil d'Etat, que ce critère s'est vu consacré. Dans cet arrêt le Conseil d'Etat s'oppose à la qualification de contrat administratif d'un contrat de fourniture pour les raisons qu'il « avait pour objet unique des fournitures à livrer selon les règles et conditions des contrats intervenus entre particuliers ». Le Conseil d'Etat est venu expressément consacrer cette veine jurisprudentielle ainsi que le terme de clause exorbitante de droit commun par le biais de plusieurs jurisprudences, comme par exemple celle du 30 janvier 1980 Ville de Paris, dans laquelle les juges du Palais Royal estiment que le fait que le contrat « comporte plusieurs clauses exorbitantes du droit commun [ ] confère au contrat dans son ensemble le caractère de contrat administratif soumis aux règles du droit public ». [...]
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