Les PME ont souvent été reconnues comme de simples modèles réduits des organisations de grande taille (GREPME, 1994). En effet, les chercheurs en sciences comptables s'intéressent assez peu aux sociétés fermées qui sont la plupart du temps de petites tailles. Ce manque d'intérêt est dû, en partie, au préjugé selon lequel les entreprises de petite dimension produisent des donnés comptables rudimentaires uniquement utiles pour rendre compte aux autorités fiscales (Holmes et Nicholls, 1988 ; Gasse, 1989 ; Bajan-Banaszak, 1993...). Pourtant, les PME occupent une place prépondérante dans l'économie de plusieurs pays surtout ceux en voie de développement comme la Tunisie.
Dans l'économie traditionnelle, bien que certaines PME semblent être dirigées efficacement en faisant recours uniquement à l'intuition, aux jugements et à l'expérience, sans autre système d'information de gestion que celui constitué par quelques données comptables jugées obligatoires (Dupuy, 1987), l'absence fréquente de ces outils de gestion expliquerait un certain nombre de faillites (Holmes et Nicholls, 1988 ; McMahon et Holmes, 1991 ; Calot et Michel, 1996). A l'heure actuelle, avec la complexification, la turbulence et l'hostilité du monde des affaires engendrées par la mondialisation de l'économie, les dirigeants de PME doivent de plus en plus coupler à leur intuition une analyse davantage formelle, avec différents outils de gestion (Chapellier, 1994).
La vision d'un système d'informations comptables (SIC)) rudimentaire ne correspond pas à la réalité de toutes les PME (Lavigne, 2002). En effet, si certaines PME disposent d'outils de gestion embryonnaires et peuvent être qualifiées de passives face à la comptabilité, d'autres en revanche disposent de SICs assez complexes et actifs.
Finalement, les tendances de recherche théoriques et les pratiques comptables sont influencées par le contexte des pays développés. En effet, c'est dans ces pays que se sont développées les pratiques de management. Hypothétiquement, les pays en voie de développement, comme la Tunisie, enregistrent un certain retard dans le domaine des pratiques comptables. Cependant, le caractère pragmatique de la gestion, dans ces pays, est souvent plus fort que les développements théoriques. Une telle situation constitue un mobile essentiel dans le choix des entreprises tunisiennes comme terrain favorable pour la présente recherche.
Il apparaît donc opportun d'analyser les pratiques comptables des PME tunisiennes et de mieux comprendre les déterminants de ces pratiques dans le but, d'une part, d'orienter les actions d'amélioration des dirigeants de ces entreprises, et d'autre part d'apporter une contribution à la construction d'une théorie de contingence appliquée aux systèmes comptables.
Le présent travail a deux objectifs. Le premier est de décrire les pratiques comptables des PME tunisiennes à partir de certaines caractéristiques relatives aux SICs. Le deuxième objectif consiste à identifier les déterminants potentiels de ces pratiques en analysant un certain nombre de facteurs de contingence d'ordre structurel et comportemental.
[...] Selon Gingras et al (1989), l'introduction de l'informatique dans les PME permet d'une part, l'accessibilité accrue à l'information et la facilité du contrôle des opérations et d'autre part, l'amélioration de l'efficacité et de la fiabilité des informations. Davis et Albright (2000) soulignent que l'intégration des nouvelles technologies de l'information implique des changements considérables dans la fonction comptable. En effet, les acteurs comptables sont orientés vers un rôle plus actif dans le processus de prise de décision à cause des changements de la structure organisationnelle du département de la comptabilité. [...]
[...] Les autres variables ont fait l'objet d'une description unidimensionnelle et d'une analyse statistique. Ensuite, les facteurs de contingence choisis, susceptibles d'influencer les pratiques comptables, sont assez limités. Plusieurs variables n'ont pas été retenues dans le modèle comme les caractéristiques subjectives du dirigeant à savoir ses buts poursuivis, ses préférences en matière d'informations et l'influence des autres acteurs comptables . Ceci est dû essentiellement aux difficultés de collecte de l'information et de son analyse. Le prolongement d'une telle recherche suppose donc de remédier à certaines de ces limites. [...]
[...] Ainsi, les dirigeants des plus grandes PME utilisent plus les données comptables que les dirigeants de PME plus petites. Donc, l'hypothèse H1 selon laquelle l'utilisation des données comptables par les dirigeants de PME augmente avec la taille des entreprises est validée. Ceci confirme les résultats de Chapellier (1994), Lavigne (2002) et Bajan-Banaszak (1993). -L'âge de la PME n'explique pas le degré d'utilisation du SIC (voir annexe, tableau1) et par la suite l'hypothèse H2 selon laquelle l'utilisation des données comptables par les dirigeants de PME diminue quand l'âge des entreprises augmente n'est pas validée. [...]
[...] En d'autres termes, outre l'objectif obligatoire de reddition de comptes aux autorités fiscales, les états financiers des PME peuvent être utiles vraisemblablement à d'autres fins. Dans une autre étude, Lavigne (2000) affirme que les dirigeants des PME ne poursuivent pas tous les mêmes objectifs par la publication des états financiers annuels et intermédiaires. Il souligne que les trois principaux objectifs déclarés des états financiers sont : - Fixer des objectifs pour l'entreprise, suivre leur réalisation et prendre, si nécessaire, des mesures correctives ; - Prendre des décisions d'investissement pour l'entreprise ; - Gérer la trésorerie et le fonds de roulement. [...]
[...] (2002), Enquête sur les pratiques et les besoins en matière de contrôle de gestion dans les PME Wallonnes Cahier de recherche, Collection du Département de Gestion de L'université de Liége. Van Caillie D. (2003), L'exercice du contrôle de gestion en contexte PME : étude comparée des cas français, canadien et belge Cahier de recherche, Collection du Département de Gestion. Watts R. L et Zimmerman J. L. (1978), Toward a Positive Theory of the Determination of Accounting Standards Journal of Accounting Research, pp.112-134. [...]
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