Les terres agricoles sont au cœur des enjeux socio-économiques, environnementaux, géopolitiques d'un Etat. Elles constituent également un défi sur le plan agricole et industrielle. Elles sont également un facteur d'instabilité, de conflits entre les tribus locales ou avec des pays limitrophes.
[...] Enfin, les populations locales doivent bénéficier des retombées positives directes et indirectes suite à la marchandisation des terres. Conclusion Le phénomène de marchandisation des terres que nous avons étudié en nous focalisant sur le cas de l'Afrique subsaharienne et plus spécifiquement du Togo, revêt des enjeux au niveau national (sur l'agriculture familiale et les populations paysannes) mais également international. Du point de vue local, de nombreux cas sont recensés par les ONG où les populations locales doivent résister et lutter pour faire abandonner les projets de cessions et d'expropriation de leurs terres. [...]
[...] Parmi les partisans de la marchandisation des terres, on trouve divers acteurs tels que les entreprises locales et les firmes multinationales étrangères de l'agro-alimentaires, les élites dirigeantes d'Afrique, les institutions internationales et des think tanks mondiaux. Les deux premiers acteurs recherchent à travers l'acquisition de terres arables à grande échelle à produire des biocarburants ainsi que des biens alimentaires, destinés, via l'export au pays acquéreur. Les chefs d'Etat africains justifient auprès de leur population locale la vente de terres agricoles comme un moyen de moderniser l'agriculture traditionnelle d'un point de vue technologique et de valoriser ces terres dans une perspective de stratégie de développement durable, économique et social en faisant rentrer des capitaux, créer de la richesse et des emplois. [...]
[...] D'une part, la production agricole stagne, ce qui affecte à la baisse les revenus agricoles des paysans. D'autre part, ces derniers ont un accès restreint aux crédits, à s'approvisionner en engrais, en graines ou bien encore à s'équiper. En outre, le budget de l'Etat consacré à l'agriculture n'est que de 2 à du budget total et l'aide en provenance de l'Union européenne ne concerne que les secteurs du café et du coton. A cela s'ajoute enfin, des problèmes de gouvernance en matière de décentralisation du Togo qui entraînent un flou juridique sur les différentes prérogatives de chaque strate de l'administration, ce dont profite les investisseurs. [...]
[...] Il en a résulté un conflit avec la population autochtone ( habitants) et la destruction par l'étranger de champs de tecks, de palmiers à huile. On peut dans ces conditions se demander quelle est la validité du droit foncier togolais défini par les lois n° 60-26 (du 05/08/1960) et n° 61-02 (du 11/01/1961) qui protège la propriété foncière des habitants du Togo en obligeant tout étranger à obtenir l'autorisation de l'Etat pour devenir propriétaire de terre au Togo. D'autre part, le Togo dispose d'immenses ressources de qualité de gisement de phosphate dans ses sous-sols. [...]
[...] Stratégies agricoles et mondialisation, Choiseul. Rochegude A. (2011), « La terre objet et condition des investissements agricoles: quels droits fonciers pour l'Afrique ? », Afrique contemporaine, n° 237. Von Braun J. et Meinzen-Dick R. (2009), "Land grabbing by foreign investors in developing countries: risks and opportunities", IFPRI Policy Brief avril 2009. [...]
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