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Il devient chaque jour un peu plus évident que la révolution numérique ne saurait être seulement le fait de l'invention de la machine de Turing (1936-1942), du transistor (1947), du microprocesseur (1969), d'Internet (développement du protocole TCP/IP en 1973, World Wide Web en 1989 ) ni même des premiers navigateurs (Mosaic en 1993, Internet Explorer en 1995) ou encore du premier smartphone (IBM Simon en 1992). Elle n'est pas non plus exclusivement attribuable à l'essor du Web social qui, au cours des années 2000, consacra le passage de l'ère des pages web « statiques » reliées entre elles par des liens hypertextes à l'ère de la connexion permanente entre les internautes du monde entier, à la fois entre eux et avec ces mêmes pages.
[...] Mais de la même façon, la révolution numérique ne se niche pas plus dans le seul essor du Web 3.0 ou Web « sémantique », sujet à de vifs débats et dont nous ne serions encore qu'aux balbutiements. Cette troisième étape est celle d'un Web intelligent dans lequel les ordinateurs sont des agents capables, grâce à de nouvelles infrastructures et langages de traitement des données, de personnaliser et d'organiser les contenus sur la Toile en fonction du contexte, des besoins et des préférences de chaque utilisateur. [...]
[...] Aussi connue sous le nom de « Web 2.0 »2, cette seconde étape de la transformation du Web prit forme avec le mouvement d'ouverture des standards technologiques et d'accessibilité aux données (open source, interfaces de programmation, flux RSS, etc.). Point de départ de la démocratisation de l'accès au Web et de l'émergence de l'intelligence collective en ligne, le Web social vit la naissance des premiers contenus générés et partagés par les utilisateurs sur les blogs, réseaux sociaux et wikis (LinkedIn en 2003, Wikipédia en 2005), la généralisation des commentaires sur les sites Internet (20 millions d'avis TripAdvisor en 2008) et somme toute, le développement d'une nouvelle forme d'agora3. [...]
[...] Pour le philosophe Éric Sadin, la numérisation du monde et la sophistication exponentielle des technologies consacreraient notre entrée dans l'ère du « data-panoptisme »12, dans laquelle la quantification quasi-intégrale des actions individuelles et collectives impose de nouveaux modes de rationalité et d'intelligibilité du réel, faisant émerger par là même une nouvelle condition humaine. La connaissance toujours plus granulaire des pratiques humaines permise par ces flux ininterrompus de données serait par ailleurs à l'origine d'une marchandisation intégrale de la vie, c'est-à-dire la multiplication de produits adaptés à chaque instant de notre existence. [...]
[...] C'est précisément cette dimension totalisante qui a pu être formalisée par l'ancien président de Cisco sous le concept d'Internet of Everything13, ce dernier englobant à la fois les objets, les données, les personnes et les processus. Aussi la connectivité accrue entre ces différentes composantes constituerait-elle une source d'opportunités non négligeable pour les organisations, à la seule condition que celles-ci se livrent à un exercice d'analyse de ce qui fonde la valeur réelle d'un bien ou d'un service pour le client, la satisfaction de celui-ci ayant progressivement été érigée en priorité et fondement d'un paradigme économique et relationnel renouvelé. [...]
[...] Aujourd'hui déjà, et demain plus encore, l'Internet des objets n'épargne aucun domaine de la vie quotidienne, de la santé à la domotique, du commerce à l'industrie, de l'agriculture à l'énergie ou à l'administration des villes connectées. Aussi la quatrième génération d'Internet, portée par la robotique, l'intelligence artificielle et les objets physiques connectés, pousserait-elle à son paroxysme la voie de la personnalisation ouverte par le Web 3.0, non sans poser un certain nombre d'interrogations relatives à l'utilisation des données personnelles, à la porosité entre espaces publics et privés ou aux nouvelles formes de contrôle social. [...]
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