Près d'une décennie après la crise financière et la récession économique qu'elle a engendrée, les banques centrales des principales économies mondiales se sont rapidement engagées à relancer l'activité économique en facilitant la création du crédit, soit en réduit leurs taux directeurs, ou en intervenant directement sur les marchés monétaires en offrant des liquidités aux banques et institutions financières.
[...] Ce resserrement de la politique monétaire a des répercussions sensibles sur les marchés financiers, et particulièrement dans leur rapport aux dettes souveraines. Parmi les instruments de politique monétaire non-conventionnelle mis en place par les banques centrales après la crise, des programmes d'injection massive de liquidités dans les marchés bancaires, ce qu'on appelle le Quantitative Easing (QE). Breedon, Chadha et Waters[1] (2012) en étudient l'impact sur les marchés financiers, lorsque le programme QE a été adopté par la Banque d'Angleterre en 2009-2010. [...]
[...] En effet, ces derniers permettent de jauger des mécanismes de transmission de la politique monétaire, et dans le cas de la mise en fin des programmes QE, d'anticiper comme la création de crédit est résorbée à travers les changements de stratégie des agents sur les marchés financiers. L'augmentation des taux d'intérêt est liée au démantèlement des programmes QE dans le sens où les autorités monétaires cherchent désormais à décourager la demande pour la monnaie, et ce en rendant le crédit plus cher. [...]
[...] En effet, la mise à fin des programmes QE, ainsi que la convergence rapide du Shadow Rate vers le taux directeur observé suggèrent les éléments suivants : – Les opportunités d'arbitrage facilitées par l'accès à de la liquidité de bon marché et sans risque deviennent de plus en plus rare. – Les acteurs financiers reprennent confiance dans la reprise économique à moyen terme, et s'attendent donc à de l'inflation future. La politique monétaire expansive n'est plus justifiée. – Si les budgets sont engagés dans des politiques de relance, cela signale la nécessité d'arrêter de créer du déficit budgétaire, et engager une politique de consolidation fiscale (austérité maîtrisée) – Le retour des marchés des crédits vers leur situation pré-crise, effaçant les effets d'incertitude sur les transactions monétaires entre agents financiers. [...]
[...] Pour cela, il faudra argumenter d'un lien entre l'achat massif d'obligations par la banque centrale, et la principale contrainte à laquelle elle se heurte lorsque ses instruments de politique monétaire n'arrivent pas à résorber le déclin économique précipité par la crise financière. Au moment où la crise financière s'est transformée en dépression économique, les banques centrales des grandes économies mondiales ont toutes cherché à réduire leurs taux directeurs. Cela revient à favoriser la création du crédit, qui devrait à son tour stimuler l'activité économique. [...]
[...] Le Shadow rate converge vers le taux observé et pratique par la banque centrale, et les investisseurs sur les marchés financiers réajustent leurs stratégies en revenant à des choix plus classiques – puisque divers instruments attractifs (les obligations ZCB) ne sont plus disponibles, ou bien ne présentent plus l'attractivité passée. Les références discutées plus haut établissent des liens directs entre politique monétaire non-conventionnelle et les marchés financiers. Une remontée des taux d'intérêt signale aux agents financiers que la situation d'exception qui a perduré depuis 2008 prend fin. [...]
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