Cet extrait des Mémoires du Général de Gaulle porte une réflexion générale sur la nature et les modalités du commandement articulant pouvoir politique et puissance militaire, en temps de paix mais, surtout, lors d'hostilités armées. Le Général de Gaulle propose ici une lecture personnelle des rapports animant politique et militaire comme de leurs incidences plus globales sur les questions de commandement et d'orientation de politiques publiques de défense, en temps de paix, ou de conduite des opérations, en temps de guerre.
Son analyse, principalement basée sur les principes d'interdépendance, d'interaction et d'interpénétration, se situe dans le prolongement des théorisations clausewitziennes quant aux relations politico-militaires. Toutefois, le Général de Gaulle se projette plus loin, en déterminant les conditions de telles relations et leurs modalités concrètes comme la genèse de leur problématique. En outre, fort de son expérience et des précédents historiques à l'appui de son étude, il s'attache à expliciter ces rapports sous leur jour humain, dans une perspective assez concrète.
[...] De Gaulle s'attache à en dégager les modalités, les possibilités, considérant les aléas relationnels des parties. Ainsi que l'écrit le général l'histoire d'une guerre commence en temps de paix l'imbrication des rôles doit, par conséquent, être étudiée dans chacun de ces deux contextes, ce dans le prolongement l'un de l'autre. L'affirmation sus citée se révèle avec d'autant plus d'acuité concernant les questions de programmation militaire qu'elles aient trait au budget ou aux questions d'armement, soit le volet amont des questions stratégiques. [...]
[...] Caractérisant le contexte et la substance des deux rôles politique et militaire, le général de Gaulle en met en exergue les différences, différences allant jusqu'à une opposition quasi-fondamentale entre les deux situations. De cet antagonisme intrinsèque résulte une incompréhension constitutionnelle donc des problèmes relationnels Toutefois, l'ajustement nécessaire des fonctions permet la formation d'un équilibre sain, propre à rationaliser les tendances extrêmes de chaque partie, elles-mêmes portant déstabilisation de l'équilibre étatique, sinon l'équilibre du pouvoir. Mais cet équilibre des tendances passe par une collaboration. [...]
[...] Charles de Gaulle, Chapitre 5 : le politique et le soldat Le fil de l'épée, (Première édition, 1932) in Le fil de l'épée et autres écrits Cet extrait des Mémoires du Général de Gaulle porte une réflexion générale sur la nature et les modalités du commandement articulant pouvoir politique et puissance militaire, en temps de paix mais, surtout, lors d'hostilités armées. Le Général de Gaulle propose ici une lecture personnelle des rapports animant politique et militaire comme de leurs incidences plus globales sur les questions de commandement et d'orientation de politiques publiques de défense, en temps de paix, ou de conduite des opérations, en temps de guerre. [...]
[...] ou dans une configuration politique unitaire telle que la dictature romaine . Toutefois, il souligne le caractère exceptionnel de telles situations. En outre, ces situations soulignent un second état de fait fondamental : si les deux dimensions se distinguent, elles ne sauraient être séparées. Les rétroactions respectives agissant dans les deux sphères interdisent tout règlement rationnel des rapports par une détermination exclusive des tâches de chacune. De plus, le Général met en exergue l'aspect circonstanciel des dits rapports, leur irréductible contingence, fonction, notamment, de la situation institutionnelle, humaine, doctrinale . [...]
[...] Aussi, si l'Ancien régime assurait un bon fonctionnement par l'interpénétration des domaines au niveau familial, l'actualité témoigne-t-elle d'une distinction accrue des rôles, distinction allant jusqu'à une séparation des plus complète, obstacle majeur au dialogue et à la compréhension mutuelle des fonctions. Il serait donc opportun d'envisager un système de formation en commun» préparant les individus à un travail de coopération et de coordination active, ce pour davantage d'efficience dans l'action. Toutefois, selon le Général de Gaulle, un tel enseignement ne suffirait point car, avant toute chose, ce sont les capacités personnelles, les aspirations individuelles qui façonnent les évènements. [...]
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