La campagne de Suisse de 1799 est une monographie de la campagne militaire menée par les
membres de la seconde coalition formée au début de l'année 1798 contre la France révolutionnaire
gouvernée par un Directoire. La narration des deux batailles de Zürich par Nicole Gotteri met en
lumière les manoeuvres engagées par les Autrichiens, les Russes et les Français, les exploits des soldats et la personnalité des trois généraux en chef. L'auteur remet en perspective un épisode essentiel et méconnu de l'histoire de l'Europe occidentale et de la Révolution française qui crée les circonstances favorables à la prise de pouvoir du général Bonaparte dont le coup d'état de Brumaire an VIII marque le départ.
[...] Le général en chef arrive le 24 septembre avec quatre divisions et hommes. Korsakov n'a alors que deux divisions et hommes. Le 25, à 5 heures du matin, les généraux Foy et Gazan, de la division Lorge traversent par surprise la Limmat et s'emparent du plateau de Fahr, à moins d'une dizaine de kilomètres de Zürich. La division Durasov, trop éparpillée ne peut réagir efficacement. Les trois autres divisions françaises manœuvrent pour enfermer Korsakov et la division Gortschakov dans Zürich. [...]
[...] Le premier combat a lieu à Mutuoatal, où pendant deux jours les hommes de la division Rosenberg vont tenter de se frayer un chemin au travers des positions de la division Lecourbe renforcée des éléments de la division Mortier. Malgré la supériorité de leur artillerie, les Français doivent abandonner le terrain. La retraite se poursuit vers Glarus. Les Français tentent toujours de l'encercler, avec la division Loison au sud-ouest, la division Mortier à l'ouest et la division Gazan au nord. L'armée russe quitte néanmoins la vallée de la Linth par des chemins de hautes montagnes. [...]
[...] Le général en chef commande à ce moment précis une armée forte de hommes, dernière grande force en état de combattre de la République. Son plan consiste à envoyer la division Lecourbe ( hommes) freiner et harceler Souvorov dans sa marche, et dans le même temps, profiter de sa 2 supériorité numérique pour attaquer Korsakov. Pour la première fois de l'année 1799, la République à l'opportunité de renouer avec la victoire. Souvorov, persuadé que le plan qu'on lui demande d'exécuter est absurde comme il le fit savoir à l'empereur François, va tout de même le mettre à exécution. [...]
[...] Souvorov, qui a encore perdu une journée, reprend péniblement une route ponctuée par de violents combats à Airolo, Oberalp et Urseren. A chaque confrontation, ils trouvent les Français de la division Lecourbe retranchés sur de solides positions. Malgré sa magnifique avancée et la vaillance de ses troupes, il manque le dernier acte qui se joue à Zürich. Souvorov recommandait rapidité et énergie. Son plan de campagne ne tenait pas compte du retard accumulé, des difficultés d'un terrain qu'il ne connaissait pas et de l'offensive victorieuse de Masséna sur la Limmat et la Linth (p.107). III - Masséna triomphe à Zürich. [...]
[...] Tactiquement, Masséna fit preuve d'une patience exemplaire attendant les moments opportuns pour agir. Cette réussite tient aussi à l'obéissance totale qu'il sut imposer aux généraux Soult, Lecourbe, Oudinot, Mortier, Loison et Molitor, dans l'exécution des opérations. Enfin, cette victoire révéla le caractère homogène d'une armée française encore nourrie d'idéal républicain et animée d'un véritable esprit citoyen, face aux armées composites de l'Autriche et de la Russie. Le succès obtenu par Masséna met en évidence les capacités de résistance et de mobilisation d'un Directoire souvent décrié qui a su trouver les moyens de former et d'équiper une armée capable de sauver la France de l'invasion. [...]
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