Le slogan d'une publicité Renault mentionne que: « Créer c'est faire quelque chose qui n'existait pas ». On peut considérer ce slogan comme une définition simple de l'innovation. La capacité d'un peuple ou d'une nation à innover est d'abord favorisée par un « environnement humain » : on entend par là l'ensemble des phénomènes qui régissent sa pensée et son comportement : l'idéologie dominante, les structures sociales et l'Etat. Mais l'innovation est aussi une action individuelle, personnelle : elle est intimement liée à la pyramide des âges, à la notion de prise de risques et elle est plus ou moins favorisée par la place de l'individu dans le monde du travail. Pour autant, l'innovation se limite-t-elle à « quelque chose qui n'existait pas » ? Cette définition n'est-elle pas trop réductrice ? Selon Schumpeter, l'innovation consiste à industrialiser l'objet d'une découverte puis à l'introduire avec succès sur le marché. Cette définition exclut toutes les « bonnes » idées de biens ou de services nouveaux qui n'ont pas franchi le stade opérationnel ou n'ont pas été ratifiées par le marché. D'où l'idée que l'innovation ne peut se développer qu'à la condition que l'environnement économique et financier (concurrence, concentration d'entreprises, financement) y soit favorable. Nous aborderons ainsi la question posée sous trois points de vue : holiste (analyse globale de la société), individuel et économique.
[...] D'un côté, les pays occidentaux transfèrent vers les pays émergents les fruits de leur recherche (délocalisations, externalisations, partenariats stratégiques), réduisant du même coup le gap technologique ; de l'autre, les pays émergents n'innovent pas, ils copient. Aujourd'hui, tout se passe comme si le défi pour les pays innovants n'était plus de créer ce qui ne signifie pas qu'il n'y aura plus d'innovation mais de protéger leurs créations. Dans ce contexte, le rôle de l'environnement économique dans le succès de l'innovation n'est pas remis en cause mais il est secondaire. Biographie indicative “Innover ou disparaître Qu'est-ce que l'innovation L'innovation entre l'entreprise et le marché, Jean-François Claire, réal. ; B. [...]
[...] Il n'est pas rare non plus dans certains pays, qui, à l'instar des Etats-Unis, privilégient la mobilité des cadres et des ingénieurs (Doc. 6). Une fois que les dimensions sociales et individuelles permettent la mise en place d'une innovation, il faut mobiliser les moyens économiques, financiers et tactiques pour la développer, la commercialiser et en fait un succès. Trois acteurs dominent la scène : l'Etat, le système financier et les entreprises. Le progrès technique est l'un des éléments du rayonnement d'un pays, de sa puissance et de l'équilibre de ses comptes extérieurs. [...]
[...] On peut d'abord expliquer l'essor de l'innovation par le poids de la société et par l'action de chaque individu. Certaines idéologies freinent ou favorisent l'innovation. Certaines croyances religieuses ou certaines représentations du monde sont un frein à l'innovation: les Amishes refusent toutes les innovations, l'Eglise catholique est contre la contraception, les Verts contre les OGM . Inversement, Max Weber a montré que le protestantisme a pu développer l'esprit d'entreprise et que la rationalité a favorisé le développement du capitalisme et l'adoption des nouveautés technologiques. [...]
[...] Enfin, la différence des cultures joue également un rôle essentiel : certaines cultures, comme la culture américaine, sont très ouvertes aux innovations, les gens les acceptent, les reçoivent et considèrent que le changement est nécessaire croissance et changement vont de pair ne pas en avoir peur ni le laisser vous paralyser. Doc. 6). L'Etat en tant qu'institution sociale joue un rôle primordial dans l'incitation à innover, par le biais de l'éducation et des lois. La connaissance est un capital immatériel essentiel. Elle est la base de toute innovation. Mains exemples l'illustrent : au début du XXe siècle, le succès de l'industrie chimique allemande est présenté comme le premier exemple de l'effet du système éducatif dans le développement technique (Doc.5). [...]
[...] La recherche universitaire et les subventions publiques ont contribué au succès américain dans le domaine de l'industrie de l'information (Doc. 5). Cet investissement dans le système éducatif explique aussi le flux des jeunes étudiants des PED vers les PD pour chercher un avenir plus stable : la plupart d'entre eux y restent, travaillent et enfin contribuent à la richesse de ces nations. Pour la recherche appliquée, l'Etat contribue à la mise en place de structures par le biais de brevets (titres de propriété sur une invention, délivrés par l'administration, assurant à l'inventeur une protection contre toute imitation et lui réservant l'exclusivité de l'exploitation industrielle). [...]
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