Le début des années quatre-vingt-dix avait une dominante : il s'agissait de gérer la complexité. Demain, faute d'horizons plus dégagés, il s'agira de gérer d'abord l'incertitude. Il est devenu banal de constater les évolutions profondes et complexes de notre environnement : changement technologique, mondialisation des échanges, concurrence exacerbée, alliance entre les entreprises, mise en œuvre de stratégies différenciées ou globales. Ces nouvelles règles du jeu inquiètent les dirigeants d'entreprises et les pouvoirs publics.
L'intelligence économique, présentée comme un outil de compétitivité des entreprises, sort de l'ombre. L'idée de base de l'intelligence économique est simple : s'informer par tous les moyens, comprendre l'environnement pour agir, appréhender les stratégies des concurrents pour anticiper sur les marchés à venir et prendre les meilleures décisions dans un contexte qualifié de « guerre économique ».
Notre regard sur le monde est-il en train de changer, là où la frontière entre stratégie économique et stratégie militaire se confond ? « Nous sommes entrés dans un processus de mondialisation sauvage dans lequel l'intelligence économique est le nerf de la guerre ».
[...] La situation du secteur de la chimie ou de la parachimie en est une bonne illustration : Prenez les documents qui paraissent chaque année . Chaque grand groupe sélectionne documents dont environ auront une importance stratégique, c'est-à-dire s'avéreront être nécessaires pour construire des outils d'aide à la décision Mondialisation des marchés, exacerbation de la concurrence, course à l'innovation, révolution de l'information . L'économie actuelle est devenue trop complexe pour qu'une seule personne puisse l'appréhender dans sa globalité. Le temps est passé où un stratège d'entreprise avait la capacité de s'informer et de comprendre seul son environnement. [...]
[...] Or, la problématique militaire est-ouest est aujourd'hui devenue obsolète pour faire place à des stratégies nouvelles de guerre économique Si le risque militaire direct recule, de nouvelles menaces plus indirectes se font jour. Menace de concurrence économique dans la mesure où la libéralisation de nombreux secteurs d'activité et les progrès du libre- échange rendent aujourd'hui les entreprises plus vulnérables. Edward Luttwak dénomme cette nouvelle période : la géoéconomie c'est-à-dire la continuation des stratégies militarodiplomatiques par d'autres moyens commerciaux et économiques. Il s'agirait donc d'un déplacement de stratégies militaires vers des stratégies économiques et financières. En effet, les activités économiques ont pris une dimension internationale. [...]
[...] Article original : L'intelligence économique, un nouvel outil stratégique pour les entreprises L'intelligence économique définie comme l'ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution en vue de son exploitation, de l'information utile aux acteurs économiques n'est pas un concept nouveau. Cependant, il revêt désormais une importance stratégique pour les entreprises. En effet, les marchés, à la fois plus grands et plus segmentés, font de l'information l'élément central de la concurrence entre firmes. Il s'agit là d'une véritable révolution culturelle. Comment les entreprises françaises s'y préparent-elles ? Le début des années quatre-vingt-dix avait une dominante : il s'agissait de gérer la complexité. Demain, faute d'horizons plus dégagés, il s'agira de gérer d'abord l'incertitude. [...]
[...] Il rappelle que la stratégie permet de maîtriser les activités de l'entreprise, à partir d'un plan dont le but est de contrôler l'interaction entre son potentiel et son environnement. Il propose la mise en place d'un système d'intelligence économique qui se décline sur trois niveaux et en trois dimensions : le direct est l'action sur la situation, stratégie à court terme, elle implique tous les acteurs de l'entreprise, par une vigilance et une innovation face à la compétitivité. C'est aussi le domaine du business plan ; l'indirect est l'action sur le système, stratégie à moyen terme fondée sur le partenariat, les alliances, le réseau, la diversification. [...]
[...] Dans l'industrie lourde comme celle du transformateur électrique, le renouvellement des technologies était de l'ordre de vingt-cinq ans en 1960, elle est de cinq ans en 1995 et, en l'an 2000, elle sera de trois ans. Cette révolution technologique est aussi une révolution informationnelle. La montée en puissance de l'information modélise aujourd'hui des entreprises, qui ne sont plus que de vastes systèmes d'information gérés par des acteurs. Grâce à la technologie, aux médias, nous avons tous accès simultanément à toutes les connaissances économiques, technologiques, scientifiques, culturelles de l'histoire présente et passée. Cette croissance extraordinaire quantitative et qualitative des informations en temps réel qui parviennent en entreprise produite une situation ambivalente. [...]
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