Délocaliser, c'est séparer les lieux (les pays) de fabrication ou de transformation des marchandises de leurs lieux (ou pays) de consommation ; c'est déplacer l'activité productrice des entreprises vers des pays étrangers. La production délocalisée s'effectuant en dehors du territoire national, elle offre ses emplois aux résidents des pays d'accueil.
C'est pourquoi, les délocalisations sont avancées pour expliquer, en partie, la montée du chômage dans la majorité des pays développés. Pour l'entrepreneur, la délocalisation répond à une contrainte de gestion : produire là où c'est le moins cher et vendre là où il y a du pouvoir d'achat.
Il faut toutefois faire la distinction entre deux types de délocalisation. La délocalisation au sens strict, celle qui consiste dans la fermeture d'une unité de production nationale, l'ouverture de la production d'une unité à l'étranger et la réimportation de la production réalisée à l'étranger pour servir le marché national et le redéploiement spatial du centre de gravité économique des groupes, qui est largement lié à la dynamique des marchés et de l'organisation.
Ayant fait cette distinction, on va se demander quelles sont les causes efficientes de la délocalisation (...)
[...] Toutefois, cette Taylorisation des pays en voie de développement arrive près d'un siècle après la Taylorisation des pays développés. Le second principe est également respecté : il y a bien une séparation entre le travail de conception (pays qui délocalisent) et d'exécution (pays colonisés) L'exécution n'étant plus rentable dans les pays développés du fait des mesures sociales, les entreprises ont cherché une main-d'œuvre spécialisée, qu'elles ont trouvé dans les pays en développement. Ceci peut-être rapproché de l'avantage comparatif de Ricardo. [...]
[...] La polémique fait aussi rage depuis que le syndicat allemand IG Metall a accusé Siemens de vouloir délocaliser notamment en Hongrie plus de postes sur les postes en Allemagne. Le groupe dément l'ampleur de la délocalisation mais pourrait délocaliser des activités à forte valeur ajoutée comme la conception de logiciels. Selon une étude de l'Institut Osteuropa, plus de emplois seraient crées en Europe centrale plutôt qu'en Allemagne pour des raisons de coût car selon Eurostat la productivité du travail y est aussi très faible alors que le coin fiscal total est identique en pourcentage avec le coin fiscal français. [...]
[...] La destination principale de la délocalisation était le Maghreb, en particulier le Maroc. Dans ce pays, le salaire est d'environ mille francs pour cinquante heures en une semaine, tandis qu'en France, le salaire minimum inter professionnel de croissance (SMIC) est d'environ six mille francs pour trente cinq heures hebdomadaire. En comparaison, en Asie, un salaire moyen environne les cent quatre francs par semaine pour cinquante heures. Chiffres à l'appui, il est beaucoup plus facile de comprendre la progression du phénomène en question. [...]
[...] Coût du fret maritime : Baisse de entre 1985 et 1992 Coût du fret Aérien : Baisse de entre 1985 et 1993 Pour donner un exemple concret de la baisse du coût de communication : le prix de la communication France-Japon a été divisé par 2 en huit ans. De nombreux facteurs peuvent donc expliquer la progression de la délocalisation. Après avoir répondu à la question du pourquoi, on peut se demander où se font les délocalisations. Les régions privilégiées par les entreprises qui délocalisent Les délocalisations n'ont pas concerné seulement les pays européens, mais tous les grands marchés de consommation du monde à commencer par les Etats-Unis. [...]
[...] Même l'Afrique subsaharienne a tenté, mais sans guère de succès, à l'exception de l'Ile Maurice, d'attirer des délocalisations. Les pays de l'Europe de l'Est, depuis 1989, apparaissent aujourd'hui comme de nouvelles cibles de la délocalisation. La nouvelle dimension de la délocalisation avec l'ouverture européenne de 2004 Avec l'ouverture à l'Est de l'Union Européenne la tendance des industriels allemands à délocaliser vers ces pays qui constituent traditionnellement un hinterland s'accroît. C'est ainsi que les patrons allemands menacent l'Etat allemand et les salariés de délocaliser vers les pays d'Europe centrale où le coût du travail serait en moyenne 5 fois moins élevé. [...]
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