La problématique à ce stade est de contrebalancer le rôle du DRH dans le taux de chômage en France, en perspective d'un côté de leur influence aggravante sur le taux de chômage (I.), de l'autre de leur rôle réel de tampon dans une économie de plus en plus sauvage (II.).
[...] Le DRH, bras de l'employeur dans « l'assainissement » structurelle de la société A ce jour, le taux d'activité des plus de 55 ans en France est l'un des plus bas en Europe (34 Comment expliquer que tandis qu'un actif doit travailler 42 ans avant de pouvoir toucher sa retraite, avec en moyenne une entrée dans la vie active entre25 et 27 ans, deux personnes sur trois soit inactive (pré-retraite ou chômage) dès 55 ans ? Les salariés expérimentés ont mauvaises presse auprès des DRH. Le DRH, incité par son entreprise, va préférer des jeunes diplômés souples et moins coûteux, avec moins d'années d'ancienneté et plus flexible, donc plus facilement sortable de la structure en cas de coup dur. Par ailleurs, outre leur flexibilité, les jeunes diplômés apportent avec eux le savoir-faire neuf et à jour de leurs enseignants. Plus flexibles sur les horaires car encore en période d'essai puis par carriérisme. [...]
[...] Le DRH est-il responsable du taux de chômage en France ? En vue de compenser l'inversement de la pyramide des âges en France, les différents projets de réforme parient sur un allongement de l'activité professionnelle des actifs. Cet objectif se heurte aux contraintes des entreprises que sont le coût progressif des employés augmentant en lien avec leur ancienneté et leur expérience, et l'exigence de rentabilité. D'une part, le DRH en tant que salarié œuvrant pour le bien de l'entreprise peut apparaître comme incité, parfois fortement, soit à ne pas recruter les salariés (trop expérimentés, soit à les pousser vers la sortie. [...]
[...] Au contraire, le salarié plus expérimenté est vu comme moins flexible car avec plus de recul. L'entreprise mise sur l'énergie des jeunes et sur leur crédulité. II. Le DRH, tampon social de l'économie du travail A ce stade, les DRH, et par eux les entreprises et autres parties prenantes en France ont un véritable rôle de mobilisation à jouer, d'une part pour encourager l'emploi des plus de 55 ans, d'autre part, pour œuvrer à la fidélisation et à la montée en compétence des salariés plus jeunes, pour éviter un turn-over préjudiciable à la fois pour l'entreprise et pour l'économie. [...]
[...] Comment en effet légitimement considérer quelqu'un comme vieux et inemployable à 55 ans alors même que le système de retraite exige de sa part de travailler jusqu'à 62 ans ou plus ? Les enjeux sont notamment l'adaptation des emplois, l'aménagement du temps de travail pour s'adapter à ce type spécifique de salariés, ni plus ni moins loyaux ou flexibles que les nouvelles générations. Par-dessus tout, et au-delà de leur rôle de salarié de l'entreprise oeuvrant pour son bénéfice, l'enjeu du DRH du 21ème siècle est de jouer son rôle de tampon social, favorisant le dialogue social entre employeur et employé pour trouver une / des solution(s) bénéfiques pour chacun, éviter l'approche « bon débarras » du salarié, que celui soit jeune ou « vieux », et ne pas creuser le taux de chômage en France. [...]
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