Coaching, RH, Compétences, enjeux, coach...
Extrait de la 16ème conférence de l'AGRH - Paris Dauphine des 15 et 16 septembre 2005, l'article intitulé« Les nouvelles règles du « je » dans l'organisation? Le coaching, un dispositif managérial de médiation de contradictions socio-économiques? » et publié par Pauline FATIEN, traite des enjeux du coaching, pratique managériale à la mode dans les entreprises. Pourquoi adhérent elles à cette tendance? Où se situent les effets bénéfiques d'une telle pratique et à quels travers tendancieux risquent-elles de s'exposer?
[...] En outre, ce dernier parfois devenu nomade au sein d'une carrière protéenne aura recours au coaching pour recréer une cohérence de son projet professionnel afin de pouvoir valoriser son capital humain. Ce phénomène appelé l'idéologisation de la personne nait dans l'entreprise démunie de cultureetengendredesindividusautonomesdictésparleurspropresvérités. Aprèscela,l'auteurpointeladangerositéducoachinglorsqu'ilrapproche intérêtsindividuelsetorganisationnelsetrestreintdonc insidieusement l'espace vital sous convers d'une promesse bienveillante d'épanouissement individuel et de succès collectif par le pouvoir. Selon lui, le risque majeur réside dans le positionnement de l'homme en tant que variable d'ajustement du système. [...]
[...] En s'appuyant sur Freud puis Lacan, l'auteur explique qu'au travers du regard du coach, l'adulte cherche le regard créateur maternel qui le fait parvenir au stade d'individu singulier. Finalement, le coaching est assimilé à un pansement narcissique réparateur d'une mécanique coutumière de victoires multiples mais abimée par l'indispensable flexibilité imposée par le capitalisme. Fréquemment mené sous la forme d'une liberté d'expression encadrée, le coaching est encore mis en parallèle avec la religion et plus particulièrement avec l'examende conscience chrétien qui tend àunperfectionnement desoi issude l'autocontrôle. [...]
[...] L'auteur en conclut quele coaching professionnel forgé surlamédiation de contraintessocio-économiques, offre l'opportunité à l'organisation de répondre aux aspirations des salariés par l'allocation de moyens pour accomplir leurs projets. Mais elle relativise sonproposparlerappeldelavolontéorganisationnelled'adaptationvoiredeformatagedes individus àl'idéologieorganisationnelle dontlaprincipalefinalitécorrespondàlamaximisationduprofit.Uncoachingtropfocalisésurlerésultatnégligelecontexteévolutif et contingent dusalarié.Parexemple, lesalariénepourrapasjustifierdepiètresrésultats parunemoindreallocationdemoyens mais devra se tourner vers son propre comportement pour l'expliquer. Dans le même sens, l'auteursouligne que le coachingne peut être isolé des cadres organisationnel et théorique d'où il est issu et qui justifient sa manière de restructurer l'environnement et de sélectionner ses instruments. En somme, un manque d'impartialité du coaching conduit à des dérives bien éloignées du développementdessalariés. [...]
[...] Instrument de mobilité intérieure destiné au salarié, le coaching professionnel viserait sous forme ludique, à se tester au sein d'un univers sécurisé et isolé du quotidien en se projetant dans des rôles variés afin de se découvrir, d'explorer ses compétences pour finalement, dans l'esprit de la maïeutique, recréer un moi démiurge différemment structuré qu'auparavant. Au-delà du plaisir procuré, le coaching offre également un espace cathartique d'expression par le biais de revendications et frustrations ensuite étudiées puis compensées. Ainsi, il permet ainsi conciliation de conflits socio-économiques préexistants. Par conséquent, le coaching devient un remède neutralisateur de l'imperfection du contrat psychologique entre individuetorganisationgrâce àl'espacedemédiationqu'ilmatérialise. [...]
[...] Par conséquent, lorsqu'une entreprise propose une démarche de coaching à ses collaborateurs, elle leur démontre son souhait d'honorer ce contrat psychologique par un développement de leurs compétences bénéfique pour leur employabilité. En outre, l'entreprise en tire des bénéfices à court terme car les compétences relationnelles développées lors d'un coaching, sont transférables et stratégiques. Mais, à long terme, cette montée en compétences a pour travers le risque de voir l'employéquitterl'entreprisedufaitdesafortevaleursurlemarchédutravail. Le coaching générera chez le salarié une forme de fierté issue de la perception de reconnaissance de son travail manifesté par l'entreprise qui mise sur lui . [...]
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