Philippe Askenazy est économiste, chargé de recherches au CNRS. Il a notamment publié en la
Croissance moderne en 2002.
Aujourd'hui, le débat sur les conditions de travail s'est éclipsé au profit d'un débat sur le manque
d'emploi, comme si le problème était réglé. Et quand on envisage les conditions de travail, c'est
souvent de manière individualisée ; la réalité collective est étudiée sous un angle personnel, celui de l'employé harcelé, du travailleur usé, etc… Face à cette réalité, les solutions envisagées sont toutes autant personnelles : coaching, soins médicaux, accompagnement psychologique, etc…
Seuls les métiers dits « pénibles » sont traités de manière collective. Si l'on suit cette logique, il
existerait une dualité des expériences : d'un côté celle des travailleurs intellectuels qui subissent des maux psychiques, et de l'autre, celles des travailleurs qui endurent des m aux physiques. Mais cette représentation est insuffisante, et les remèdes qu'elle préconise ne parviennent pas à dissiper le « malaise au travail ». Le diagnostic serait-il incomplet ? Quelles solutions envisager à ce problème ?
Pour répondre à ces questions, il faut s'intéresser d'abord à l'évolution de l'organisation des
entreprises vers le « productivisme réactif » (le terme est peut-être d'Askenazy). Ce dernier se
caractérise par une adaptation permanente et la qualité des biens et des services produits, source de
polyvalence, d'intellectualisation, et de responsabilisation des salariés. Mais paradoxalement, on mesure en même temps que ce modèle théoriquement bienfaisant se répand une augmentation du stress, des charges mentales et une montée des contraintes physiques (posture inconfortable, port de lourdes charges, etc… ) au travail ; en bref, un cumul de contraintes physiques et mentales.
Dans le même temps, les conditions de travail se sont dégradées, et le travail intensifié. Faut-il
alors condamner le « productivisme réactif », ou seulement ses modalités d'application ?
Reposons le problème du travail en France.
[...] Chapitre trois :li 'ntensii on du travai : fcati l 3 G régoi d' re Abovil d' le, après Phii lppe Askenazy,Les désordres du travail Les psychologues passent également à côté des problèmes physiques liés au travail, et qui ne peuvent être liés uniquement au stress psychique. Il manque à leur explication une vision m ul di plnai qu' ti sci i re Askenazy veut tenter d' apporter. Approfondir le diagnostic : 1ère leçon : la montée des contraintes traduit en réalité une augmentation des cumuls de contraintes physiques et mentales. 2ème leçon : le productivisme moderne a des conséquences ambigües et complexes sur le bienêtre des salariés. [...]
[...] ' est a Chapitre six :li passe f 'm rançai se 5 G régoi d' re Abovil d' le, après Phii lppe Askenazy,Les désordres du travail Comment obtenir la même réussite en France ? En France, deux corps sont chargés du respect de la législation : la médecine du travail et li 'nspecti du travai.M ai à l di on l s a fférence des rapports am éri ns,l rapports réalsés par cai es i li 'nspecti du travai françai ne sont pas publés et m êm e l sal és n' ont pas accès,sauf on l se i es ari y danger immédiat. [...]
[...] Q uant aux m édeci du travai,is ne peuvent que di ciem ent agi étant sal és d' ns l l ffi l ari entrepri ses privées. Des employeurs peu sensibles : L' acteur pri palen term es de condi ons de travai en France reste donc lem pl nci ti l ' oyeur.Cel -ci est ui d' leurs tenu s'lem pl e pl de 50 personnes de form er un com i d' ène chargé des ail i oi us té hygi problèmes liés aux conditions de travail. [...]
[...] Les éléments sur lesquelles gne ele une on l s' appui l contestatai de cette hypothèse peuvent être faciem ent arrêtés par ces ent es res l constatations : - Les décl arati d' dents et de m al es sont des preuves m ani ons acci adi festes,et non subjectives ; - Si le droit intègre de plus en plus de maladies professionnelles contribuant à faire gonfler les statistiques (la qualité du thermomètre augmente bien en terme de droit), laugm entati observée est due pri pal ent à l m ul plcati des troubles ' on nci em a ti i on musculaires squelettiques spécifiques aux nouvelles conditions de travail, et répertoriés depuis longtemps ; - Le m al se est sans doute trop généralsé pour être l frui d' il on ; ai i e t une lusi Le tout psychologique : A lopposé se dével ' oppe un courant psychologue qui soutient que les salariés sont de plus en plus m al heureux,souffrants et harcel (di t Askenazy).Ce courant s' notam m ent connaî avec l és xi est tre e succès de la notion de harcèlement moral, et du livre du même nom publié par Marie-France Hirigoyen en 1998. Ce courant est très fataliste, considérant le modèle actuel comme immuable, et ne proposant par conséquent aucune solution globale. Les problèmes doivent être réglés au niveau individuel, sans remettre en cause le modèle. Finalement, ces deux expéri ences parai ssent i nappropri ées,lune ni l probl e exi ' ant e èm stant, lautre lexacerbant,m i em pêchant tout règl ent en l confi ' ' s em e nant à léchele i vi l ' l ndi duele. [...]
[...] Chapitre quatre : la réduction du temps de travail : leurres et inégalités Intéressons-nous aux effets de la réduction du temps de travail. Après le passage aux 35 heures, beaucoup de travail leurs se sont pl nts d' bai de leurs revenus (due à la diminution des ai une sse heures suppl entai et d' dégradati de l ém res) une on eurs condi ons de travai.La RTT aurai ti l t-elle été nocive sur le plan de la pénibilité du travail1? [...]
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