Les Français semblent apprécier, d'une façon générale, leur travail, leurs collègues et parfois même leur supérieur hiérarchique ou leur patron. Pourtant, si on les questionne sur ce qu'il pense des entreprises, prises dans leur conception la plus abstraite, le portrait n'est pas des plus positifs. En effet, l'entreprise – et ses dirigeants – leur apparaît comme une grosse machine n'ayant pour unique et principal but d'engranger de l'argent, le plus possible, aux dépends des acteurs connexes, principalement les salariés.
A l'origine, il existait un contrat social explicite que les dirigeants et leurs collaborateurs salariés avaient conclu. A l'instar du système féodal, contre l'assurance d'une sécurité face aux aléas de la vie professionnelle, les salariés s'engagent à mettre à disposition de leur employeur leur force de travail. C'était l'époque du mythe de « l'entreprise-providence », laquelle offrait argent et épanouissement. Cet échange d'engagements réciproques fonctionnait relativement bien lors de période de plein emploi, malheureusement, le chômage de masse et l'intrusion de l'esprit anglo-saxon dans le monde des affaires et par conséquent du travail a bouleversé cet ordre social traditionnel.
Les dirigeants sont apparus impuissants face à la crise de l'emploi et dans l'impossibilité d'assurer une sécurité professionnelle et ce désengagement va crescendo ces derniers temps. On pense notamment ici aux licenciements boursiers (que beaucoup de salariés mettent en parallèle aux parachutes dorés des dirigeants, lesquels sont par ailleurs souvent à l'origine de ces licenciements).
L'auteur dans ce livre décrit ce malaise qui existe entre les Français et les entreprises, malaise qu'il apparente à un véritable divorce après les années de l'entreprise providence. L'originalité de cet ouvrage tient en ce que, loin d'être un livre théorique, son essence est puisée à la source des protagonistes de ce divorce puisqu'il donne la parole aux salariés d'une part et aux dirigeants d'autre part. Cette approche semble la plus appréciable pour comprendre l'origine de ce fossé qui ne cesse de se creuser entre ces deux entités, très différentes mais ne pouvant fonctionner l'une sans l'autre.
[...] L'auteur dans ce livre décrit ce malaise qui existe entre les Français et les entreprises, malaise qu'il apparente à un véritable divorce après les années de l'entreprise providence. L'originalité de cet ouvrage tient en ce que, loin d'être un livre théorique, son essence est puisée à la source des protagonistes de ce divorce puisqu'il donne la parole aux salariés d'une part et aux dirigeants d'autre part. Cette approche semble la plus appréciable pour comprendre l'origine de ce fossé qui ne cesse de se creuser entre ces deux entités, très différentes mais ne pouvant fonctionner l'une sans l'autre. [...]
[...] Les restructurations, entendons par là les licenciements boursiers, deviennent un mode de gestion des entreprises courant, motivé notamment par la recherche d'une rentabilité à court terme. Les salariés ont alors été contraints de devenir nomades, ne pouvant plus compter sur les entreprises pour les protéger des risques sociaux. Désormais, les principes sont mobilité, flexibilité, prise de risque. D'autres acteurs, externes à l'entreprise, accentuent cette distance entre les Français et les entreprises. Ce sentiment d'exploitation qu'éprouvent les salariés d'une façon générale alors qu'ils se plaignent beaucoup moins de leur entreprise propre, de leur expérience, ceci semble assez paradoxal. [...]
[...] En effet, il apparaît ardu de faire comprendre à des journalistes qu'avec un carnet de commandes plein sur cinq ans, Airbus se voit néanmoins contraint de procéder à un licenciement de salariés. Conciliation préalable Il semblerait que le divorce ne soit pas réellement consommé et que l'on se trouve plutôt dans la phase procédurale préalable. A l'instar des personnes physiques, il apparaît opportun, voire indispensable, qu'une procédure de conciliation soit engagée afin que les différents acteurs s'expriment, se comprennent afin d'avancer ensemble. C'est alors que pourraient intervenir les corps intermédiaires, malheureusement ils connaissent eux aussi une crise. [...]
[...] Il s'agit simplement du fossé des générations, chacune ayant vécu des expériences différentes l'ayant formé bien spécifiquement. L'auteur retient trois générations principalement. D'abord, celle de la reconstruction d'après-guerre, qui se fonde sur des principes tels que travail, ordre et sécurité, respect de la discipline et de la hiérarchie. Après vient la génération du baby boom qui se libère par rapport à la précédente et la conteste même. Enfin, la nouvelle génération qui arrive sur le marché du travail est celle de la galère, qui est née et évolue dans un monde sans frontières, loin de toutes idéologies mais victime de nouveaux fléaux tels que le sida ou le chômage de masse. [...]
[...] La plus grande incompréhension existe entre les dirigeants et les salariés. D'une part, les dirigeants s'avèrent bien trop souvent méconnaître totalement le climat social qui peut régner dans leur entreprise, les attentes et les raisons d'un mécontentement de leurs salariés : politique de l'autruche ou véritable ignorance ? D'autre part, les salariés ont une image de plus en plus négative des dirigeants, notamment des grandes entreprises : ils en demandent toujours plus, la rentabilité à tout prix devient leur credo, aux dépens d'une certaine convivialité et d'une communication et surtout de la main d'œuvre ; ils sont trop éloignés de leurs salariés, paraissent inaccessibles et les kilomètres séparant la tête d'un groupe et ses salariés n'arrangent pas cette impression. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture