Cet ouvrage a été écrit en 2001 par Bénédicte BERTHE qui est maître de conférence dans une université en Bretagne, et celui-ci est tiré de sa thèse.
L'objectif de cette oeuvre est de construire une analyse du concept de l'effort pour appréhender l'activité de l'homme au travail dans une dimension tout à fait économique. Il en résulte du constat que l'effort, qui représente l'action du salarié dans une organisation, est un concept économique au cœur des problématiques actuelles du marché interne du travail, souvent utilisé mais souvent mal défini.
La perspective de cette étude était de considérer l'effort de façon globale comme une entité humaine complexe.
Il est important de rappeler la notion de « travail » : l'employeur achète du travail et le salarié le vend. En effet, l'entreprise fonctionne grâce à l'effort des salariés.
La relation salariale relative à la production d'effort a lieu dans l'organisation et l'effort a lieu plus précisément au moment de l'échange salarial. Dans ce livre, on voit bien que c'est l'échange salarial qui est au cœur de l'efficience organisationnelle.
Par conséquent, le travailleur est un agent économique primordial qui participe activement à la vie économique, le salarié dans l'ouvrage va être considéré comme un producteur d'effort. L'effort n'est ni complètement observable, ni complètement mesurable.
L'effort se conçoit dans un cadre organisationnel précis et désigne un comportement actif qui se révèle par des actes. Cette notion est conçue comme une totalité qui peut être repérée dans un espace multidimensionnel :
Avec 3 formes :
- Intensité : rend compte de l'aspect quantitatif.
- Qualité : relative à l'application du salarié et à l'aspect qualitatif.
- Activité : manière dont le salarié exécute la tâche, la façon dont il s'y prend pour la réaliser.
Avec 3 logiques : les 3 logiques de l'effort permettent de caractériser 3 modalités comportementales qui ont leur propre logique de fonctionnement et chacune à sa façon déclenchant la production d'effort.
- Intérêt : salarié à un comportement égoïste à l'optimisation de sa satisfaction.
- Obéissance : salarié qui se plie à des indications extérieures (ordres) ou en se conformant à certaines conventions.
- Lien social: concerne l'effort déployé par le salarié qui prend appui sur une loi sociale, sur ce qui l'unit à autrui pour fixer son effort.
Avec 3 types : source de l'influence qui est à l'origine de l'effort.
- Entreprise : effort produit dans le cadre de l'entreprise.
- Groupe : intérêt issu d'un groupe, obéissance au groupe ou cela dépend du lien social qui l'attache à son groupe.
- Personnel : intérêt personnel, contrainte envers lui-même.
L'effort est une combinaison de cette "triple triade".
L'effort est assimilé à un système où s'entrecroisent trois dimensions dont cet ouvrage a analysé chacun des éléments et a exposé la manière dont ils se combinent. Notre but est d'essayer d'établir progressivement que l'incitation, la contrainte et la confiance cohabitent dans l'organisation pour recueillir l'effort au travail
[...] o Matérielle C'est un modèle incitant à la production d'effort concernant la manipulation par l'entreprise via des paramètres matériels. * Effort en échange de la conservation de son emploi : les salariés fixés à un niveau supérieur à celui du marché et le chômage qui en découle constituent un état d'équilibre puisque le chômage est un mécanisme incitant les salariés à ne pas tirer au flanc. C'est un phénomène nuisible que l'entreprise essaye de combattre. Mais pour l'employeur, l'effort est par nature non entièrement contrôlable. [...]
[...] Dans ces conditions, le salarié ne produit pas des efforts selon son seul gré. Son comportement relève davantage de l'obéissance. Le salarié, considéré individuellement, se plie, se réfère à des ordres, des règles etc. qui s'imposent à lui. On a deux types de contraintes : L'effort produit sous la contrainte absolue La contrainte exercée sur le salarié lui est imposée dans la mesure où il subit entièrement cette situation qu'il n'a pas choisie. Tout le problème qui se pose à l'entreprise au cours de l'échange salarial consiste à réellement recueillir l'effort : extraction du travail de la force de travail. [...]
[...] * Le groupe et la logique de l'obéissance : Le groupe, comme l'entreprise, détermine des modes de conduite qui s'imposent au salarié. La subordination du salarié par rapport au groupe est réelle mais beaucoup plus souple que dans le cas de l'entreprise. Les sources de ces contraintes sont multiples : * Un salarié peut décider de fournir tel type d'effort à cause de la majorité, celle-ci ayant un poids qui influence très souvent le comportement. Pour décider de son effort, il adopte tout simplement celui de son groupe. [...]
[...] Sa décision de produire tout effort procède de la synthèse de ces deux influences. Pour recueillir les efforts du salarié, l'entreprise se mesure désormais au groupe. L'entreprise a plusieurs choix : * L'organisation ignore le groupe : Il peut arriver que l'organisation fasse abstraction du phénomène de groupe. Par exemple en menant une politique d'individualisation des rémunérations : ce système incitatif peut détruire la cohésion d'un groupe et nuire à l'entraide. Le mépris des usages, des règles, des intérêts du groupe, l'expose à des représailles en terme d'effort qui peuvent être en sa défaveur. [...]
[...] * Le fait de travailler en groupe impose un certain rythme de travail. Le groupe peut mettre en place un certain nombre de sanctions aux comportements déviants, exprimer son mécontentement face au comportement hors norme. * Le groupe et la logique de la confiance : La confiance qui émane du groupe, que le salarié éprouve à l'égard du groupe, influence la détermination de son effort. Le travailleur entretient des relations étroites et continues et tisse des liens avec son groupe de travail qui sont propices au développement de la confiance (ou de la méfiance). [...]
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