Les restructurations sont devenues courantes, de sorte qu'elles sont considérées comme inéluctables et nécessaires. Elles sont pourtant source d'instabilité pour les fournisseurs et leurs salariés, cette instabilité est omniprésente dans le secteur de l'automobile français, domaine d'activité qui sert de matrice aux révolutions organisationnelles depuis un siècle.
Le passage de relation de sous-traitance, c'est-à-dire de dépendance totale aux donneurs d'ordre, à celle de partenariat, liberté conditionnelle, marque un changement d'attitude des constructeurs qui est à l'origine de la création de la filière automobile française.
La sous-traitance était un marché national, atomisé, mettant en concurrence une multitude de petites et moyennes entreprises, de toutes activités. La politique d'achat des constructeurs était de rechercher des pièces à faible coût sur le marché de la sous-traitance où le moins-disant emportait le marché pour une quantité donnée et pour un temps limité. Dès les années 1980, les constructeurs automobiles effectuent des visites fréquentes dans les ateliers de leurs fournisseurs dans le but de les évaluer, de manière informelle, à partir de l'observation de leurs moyens de production et de leurs services de contrôle qualité. Les constructeurs développèrent une politique d'ingérence qui se traduisait par des conseils prodigués.
Quatre étapes vont marquer l'évolution des relations entre les constructeurs et leurs fournisseurs :
1) Le rapport Dalle de 1984 présente le modèle japonais comme une solution aux difficultés de l'industrie automobile française.
2) En 1985 est signé un accord de partenariat entre les organismes professionnels de sous-traitance et les constructeurs automobile.
3) L'année 1987 marque la délégation du contrôle qualité aux fournisseurs aidés de la sortie des normes internationales de la série Iso 9000.
4) Dans les années 1990, l'évaluation des fournisseurs se durcit : les constructeurs imposent une taille critique financière à leurs fournisseurs pour pouvoir prétendre à faire partie de leur panel. Les PME qui n'atteignent pas cette taille sont rétrogradées sur le marché de la sous-traitance pure, elles ne sont plus qu'en contact avec les fournisseurs qui interagissent directement avec les constructeurs.
[...] Différence entre sous-traitance et fourniture Sous-traitance : situation dans laquelle une entreprise, le donneur d'ordre, fait exécuter par une autre entreprise, la sous-traitant, un produit intermédiaire ou une prestation. Le recours à la sous-traitance peut s'expliquer par le souci de rechercher un producteur spécialisé (sous-traitance de qualité), ou bien par l'existence d'excédents de demandes (sous-traitance de capacité). Dans tous les cas, le sous-traitant est fortement dépendant du donneur d'ordre et très vulnérable en période de crise. Par un contrat de sous- traitance, le donneur d'ordre impose un cahier des charges au sous- traitant, qui produit à la demande du donneur d'ordre. [...]
[...] Ce sont les groupes côtés en bourse qui sont les plus exigeants en matière de rentabilité, laquelle doit être atteinte par l'application des outils de managements mis à leur disposition. Cette prégnance de l'actionnariat se traduit par le recours massif à l'intérim dans le but à la fois d'accroître la flexibilité du travail et de réduire leurs coûts, ce recours étant devenu structurel pour les ouvriers de production. En amont des restructurations, des situations de vulnérabilité La domination des constructeurs sur l'ensemble de la filière, l'internationalisation des marchés et des capitaux, crée dans les usines des situations de vulnérabilité en amont des restructurations. [...]
[...] Cette augmentation résulte soit d'une amélioration de l'efficacité du travail, soit d'un progrès technique. Définition de la productivité : - rapport entre une quantité produite et les moyens mis en œuvre pour l'obtenir (travail et capital). La productivité mesure l'efficacité des facteurs de production et l'efficacité de leur combinaison. L'indicateur le plus couramment utilisé est celui de la productivité du travail, il se définit par le rapport entre un volume de production réalisé et la quantité de travail employée (nombres d'heures ouvrées ou effectifs employés) : Productivité horaire du travail = Y Heures de travail Productivité par personne occupée = Y Effectifs occupés En France, productivité du travail est calculée par l'indicateur de la productivité apparente du travail, elle est dite apparente parce qu'il est clair qu'elle n'est pas due qu'au seul progrès de la productivité du travail : Productivité apparente du travail = VA Effectifs employés La productivité du capital mesure le rapport entre le volume de la production obtenue pendant une période donnée et le volume de capital utilisé, on parle aussi, et pour les même raisons que pour le facteur travail, de productivité apparente du capital : Productivité du capital = Y Stock de capital Productivité apparente du capital = Y Capital fixe productif Pour mesurer l'efficacité générale d'une économie, on s'aperçoit qu'il n'est pas réaliste d'isoler la contribution de chaque facteur alors que c'est au contraire leur combinaison qui est plus ou moins productive, on calcule alors la productivité globale des facteurs. [...]
[...] Cependant, Gorgeu et Mathieu critiquent ce point de vue : les équipementiers et fournisseurs sont dépendants des constructeurs qui sont une source de vulnérabilité pour eux. Quand peut-on parler d'extériorisation de la main-d'oeuvre ? Externalisation des emplois : pratique récente des entreprises de recentrage sur le métier qui consiste à n'utiliser en propre qu'un minimum de salariés à statut normal (CDI) pour l'activité productive principale et à organiser en dehors d'elles, selon des modalités juridiques moins contraignantes (sous-traitance), la production du reste des intrants nécessaires, par des travailleurs externes, de ce fait précarisés. [...]
[...] Depuis 2000, les restructurations sans suppressions d'emplois en CDI prédominent chez les constructeurs. Les fournisseurs en revanche subissent les deux types de restructurations Les restructurations sans suppression d'emploi en CDI Les causes immédiates de ces restructurations peuvent être des baisses de commandes, des changements de produits, des incertitudes dues à des retards dans l'obtention de nouveaux marchés, à un changement de groupe ou à un renouvellement de modèle de voiture Les restructurations avec suppressions d'emplois en CDI Ces restructurations peuvent correspondre à des fermetures d'usines constructrices, mais surtout d'usine fournisseurs, notamment d'établissement d'équipement automobile de proximité dédié à une usine de montage et non retenu au moment du renouvellement des modèles de voitures. [...]
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