Suite à l'incomplétude des contrats, la notion d'autorité intrafirme va susciter l'intérêt des économistes. L'article va relever des fondements de l'autorité intrafirme tout en montrant que cette dernière dépend de divers mécanismes ; sur ce, la relation d'autorité employeur-employé doit se faire par des degrés.
Kenneth Arrow dans son ouvrage « Les limites de l'organisation » parle de l'autorité comme moyen de coordination entre les membres d'une organisation, lorsque information et intérêt chez ceux-ci différent.
L'article paru en 1972 d'Armen Alchian et d'Harold Demsetz réagissant à celui de Ronald Coase en 1937, qui dit que l'autorité distingue la firme du marché, a souligné l'absence d'une autorité spécifique à la firme et a constitué le début d'une série de travaux sur la nature de la firme et de l'autorité intrafirme.
Suite aux travaux de Williamson des années 1970 concernant la reconnaissance de l'incomplétude des contrats de travail, la fonction de l'autorité devient clairement celle de vider les vides contractuels provoqués par les conflits et divergences chez d'éventuels contractants. L'article étudié va traiter l'interrogation d'Olivier Hart sur les raisons qui poussent le salarié à obéir à son employeur qui est doté d'une autorité, et donc d'analyser la controverse Coase Vs Alchian-Demsetz citée auparavant.
[...] Conclusion de la partie I : La distinction entre une relation d'emploi et une relation commerciale liant deux contractants indépendants repose sur le fait que : Suite à la cessation de la relation d'emploi, l'employé perd les actifs non humains dont il a besoin pour percevoir son revenu car l'employeur propriétaire de ces actifs l'en prive. Les règles juridiques de la relation d'emploi donnent à l'employeur une autorité sur ses employés avec possibilité de sanctionner. II. Fonctionnement de la relation d'autorité 1. Actifs spécifiques humains Pour Rajan et Zingales, Aghion et Tirole, l'employé peut limiter l'autorité de son employeur grâce à deux éléments : a. Spécificité des actifs humains Grâce à un capital humain suffisamment valorisable, l'employé dispose des ressources nécessaires pour limiter le degré d'autorité intrafirme. [...]
[...] Donc, la loi régissant la relation d'emploi oblige l'employé à satisfaire les ordres de son employeur et donc à accepter son autorité. Pour résumer : Les règles juridiques procurent à l'employeur la liberté d'utiliser les actifs non humains qu'il possède. La loi consacre la subordination juridique de l'employé par le biais du contrat de travail, celui-ci pouvant être complété par l'employeur en fonction d'éventuels rebondissements dans la relation d'emploi. Le droit met à la disposition de l'employeur d'autres sanctions à part la propriété des actifs non humains. [...]
[...] "Une analyse théorique des fondements et du fonctionnement de la relation d'autorité intrafirme", Bernard Baudry et Bruno Tinel Introduction Suite à l'incomplétude des contrats, la notion d'autorité intrafirme va susciter l'intérêt des économistes. L'article va relever des fondements de l'autorité intrafirme tout en montrant que cette dernière dépend de divers mécanismes ; sur ce, la relation d'autorité employeur-employé doit se faire par des degrés. Kenneth Arrow dans son ouvrage Les limites de l'organisation parle de l'autorité comme moyen de coordination entre les membres d'une organisation, lorsqu'information et intérêt chez ceux-ci diffèrent. [...]
[...] Fondements de la relation d'autorité 1. Propriété des actifs non humains Selon Grossman, Hart et Moore, l'aspect incomplet des contrats confère à tout propriétaire d'un actif donné les droits résiduels de contrôle, et donc le privilège de décider de son utilisation. Dans ce cas, le pouvoir est indirect et passe par la propriété d'un actif. La relation d'emploi suppose que l'employeur dispose des actifs non humains indispensables pour que l'employé soit productif et reçoive un revenu, l'autorité dans l'entreprise est donc fondée sur la propriété des moyens de production. [...]
[...] Rajan et Zingales développent cette idée en se basant sur la notion d'accès qui est la capacité de savoir utiliser une ressource critique donnée. Cette notion permet de conférer au potentiel humain une importante liée au degré d'exclusivité de l'accès. L'accès à une ressource critique permet à l'employé de spécialiser son capital humain par un processus d'apprentissage, donc les actifs humains de l'employé deviennent complémentaires avec les actifs non humains de l'employeur instaurant ainsi l'équilibre des rapports de force au sein de l'entreprise, et constituent du subordonné un élément indispensable. [...]
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