Depuis les années 1990, on remarque une mutation des rôles, des statuts et des comportements vis-à-vis du traitement des cadres dans les entreprises et dans les administrations publiques. Avec la crise actuelle on note de manière significative que ce phénomène a tendance à s'amplifier et à s'ancrer de façon durable dans l'identité des cadres.
Le malaise des cadres serait un malaise social et psychologique. Néanmoins dans l'imaginaire collectif, les cadres sont toujours bien perçus dans la hiérarchie de l'Entreprise et dans la structure sociale. Alors qu'en 1954 ils constituaient seulement 3 % de la population active, en 2007 ils représentent 15 % de cette dernière.
Cette augmentation peut se comprendre dans une optique de tertiarisation de la société et d'une valorisation des compétences et des techniques de l'information, la communication, de la gestion et de l'encadrement. Un paradoxe se serait donc mis en place. Pour comprendre au mieux la raison d'être de ce paradoxe une approche pluridisciplinaire s'impose.
Le "malaise des cadres" est une question qui est aussi bien sociale et économique que politique. Toute la question est de savoir de quelle façon se manifeste ce malaise des cadres. Ne peut-on pas relativiser ce terme de "malaise" ?
[...] En effet si on cumule dans les emplois qu'exercent les cadres, les Contrats à Durée Déterminée, les travaux d'Intérim ou des Missions cela ne représente que des emplois. Ceci est moindre que l'ensemble des emplois atypiques (soit les emplois précaires qui sont limités dans le temps, et les emplois à temps partiel choisis ou subis) qui touchent les emplois peu qualifiés, les jeunes, les femmes ou les minorités issus de l'immigration. Les formes particulières d'Emplois et les working poor sont donc des notions peu présentes chez les cadres (même si les emplois atypiques chez les cadres touchent essentiellement les femmes). [...]
[...] Cette augmentation peut se comprendre dans une optique de tertiarisation de la société et d'une valorisation des compétences et des techniques de l'information, la communication, de la gestion et de l'encadrement. Un paradoxe se serait donc mis en place. Pour comprendre au mieux la raison d'être de ce paradoxe une approche pluridisciplinaire s'impose. Le malaise des cadres est tant une question sociale, économique que politique. Toute la question est de savoir de quelle façon se manifeste ce malaise des cadres ? Ne peut-on pas relativiser ce terme de malaise ? [...]
[...] Seulement même si les deux courbes suivent globalement le même tracé en matière numérique, quantitative du chômage, les cadres resteraient très en dessous du chômage de l'ensemble de la population active. Le chômage des jeunes à plus de et celui des ouvriers et des employés est supérieur à une situation de plein emploi. A cela il faut ajouter que les cadres restent favorisés dans leurs conditions de travail. Ils ne connaissent pas une trop importante précarisation de l'emploi en terme numérique. [...]
[...] En ce sens, le management permet donc à ces jeunes cadres d'aller encore plus loin dans leur engagement professionnel en provoquant leur responsabilisation. Les cadres se sentent ainsi valorisés et boostés, ce qui les incite à relever toujours plus de défis, avec pour mot d'ordre de ne surtout pas sous-estimer leurs capacités mais plutôt toujours surestimer leurs possibles Enfin, il s'agirait de relativiser ce malaise des cadres sur le plan international. D'abord, au niveau du chômage, les Français sont loin d'être les plus mal lotis : des pays comme le Royaume-Uni et l'Allemagne, qui d'habitude devancent de loin la France, présentent des taux de recrutement bien plus alarmants que ceux de la France. [...]
[...] On verra que Oui, il y a un malaise des cadres en France. Mais les cadres restent dans un groupe socioprofessionnel privilégié dans la société. I. Il y'a un malaise structurel des cadres en France Ici il est question de voir en quoi les mutations structurelles du travail, du statut, de la fonction des cadres en France sont facteurs de frustration pour ces derniers. Cette première section se compose entre trois axes majeurs. Le premier est de voir que le privilège des cadres qui était d'être relativement épargnés par les effets pervers d'une organisation scientifique et rationnelle du travail (sous la forme de taylorisme, de fordisme et du toyotisme) n'est plus vraiment d'actualité. [...]
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