Dans le cadre d'une mission effectuée dans une structure pour l'Emploi des Cadres j'ai eu recours à la pratique des interviews pour approcher le réel de l'activité de travail. Souvent le langage est source d'explication par la façon dont il permet de décoder l'invisible, le probable. Cela dit, la notion de sens à laquelle nous nous sommes attachés à travers les divers énoncés des opérateurs et opératrices tient au code de « ce qui fait quelque peu l'événement »
Les discours étaient souvent révélateurs de rapports difficiles entre les personnes. Il en ressortait que cette souffrance s'exprimait par la notion d'identité. Aussi inattendu que cela puisse paraître, il existait dans ce collectif une valeur commune attachée à la justesse des mots dans la verbalisation des tâches accomplies par les mêmes personnes, à des postes identiques. Dans la production des énoncés, nous observateurs, n'étions pas confrontés à des formes contestées de codification de l'activité.
La question se posait pour nous, de savoir comment le processus d'identification entre le travail prescrit et le travail réel pouvait se construire, car nous étions finalement dans l'imprécision et l'incertitude du fait de cette importante homogénéité entre le sens du travail et l'identité.
En effet, les codes langagiers à un moment donné saisissent le vif de l'activité ; Le fait qu'ils soient validés par l'autre opérateur déplace l'objet de luttes. Du coup, nous ne pouvions entrer dans l'analyse du discours, que par le sens donné à l'énoncé.
Dans ce contexte, nous avons été amenés à retenir deux notions clés, pour comprendre le fonctionnement de l'homme dans l'entreprise : Il s'agit des notions de sens et d'identité en réponse au changement et à l'incertitude.
[...] Il en ressortait que cette souffrance s'exprimait par la notion d'identité. Aussi inattendu que cela puisse paraître, il existait dans ce collectif une valeur commune attachée à la justesse des mots dans la verbalisation des tâches accomplies par les mêmes personnes, à des postes identiques. Dans la production des énoncés, nous observateurs, n'étions pas confrontés à des formes contestées de codification de l'activité. La question se posait pour nous, de savoir comment le processus d'identification entre le travail prescrit et le travail réel pouvait se construire, car nous étions finalement dans l'imprécision et l'incertitude du fait de cette importante homogénéité entre le sens du travail et l'identité. [...]
[...] Notre patrimoine personnel, notre expérience, nos savoir-faire . façonnent notre identité. Pour un individu, l'identité est ce qui constitue son moi et pourtant, elle est profondément marquée par l'influence d'autrui puisque c'est à travers la relation à l'autre que s'élabore le moi. Dans notre activité au quotidien, l'environnement, qu'il soit lié directement aux personnes de l'entourage, ou aux images façonnées par le gouvernement de l'entreprise, joue un rôle primordial dans la structuration de notre identité. Par la suite, l'expérience acquise, vient étayer notre palette et enrichir notre potentiel, par identifications successives. [...]
[...] L'activité, la tâche ne font plus sens de la même façon : Du coup, l'individu au travail modifie ses propres codes : il peut soit réagir par un activisme effréné, soit par des attitudes de repli . Autrement dit, si l'on veut faire face efficacement aux transformations dans le travail, il faut renforcer son identité personnelle. Plus l'environnement est mouvant, plus l'identité, à titre de compensation, doit être puissante QU'EST-CE QUE L'IDENTITÉ? L'identité est ce qui est permanent en nous. Elle est aussi ce qui nous caractérise dans notre spécificité et nous différencie des autres. [...]
[...] Le temps est profondément intriqué dans nos actions. Pour se situer par rapport au futur, il faut d'abord être capable d'assimiler le passé et d'intégrer le présent. De plus ce n'est pas seulement ce qui peut faire sens, et expliquer l'avenir, car l'image du futur s'imprime dans le présent. C'est d'abord la représentation, c'est-à-dire l'image qu'on se fait du futur qui conditionne le présent et notre action. Pour analyser une situation de travail, nous devons découper le temps. Nous nous sommes rendu compte en fait qu'il est en oeuvre en totalité dans le présent, avec la richesse et le poids du passé, l'histoire en quelque sorte et les risques du futur. [...]
[...] Pourtant, si l'on se réfère à l'histoire, le travail s'est inscrit dans une horloge : Ford, Taylor, on bâtit le sens du travail de l'homme autour du temps, de la temporalité - Quel usage ferons-nous de notre temps ? Les choix sont le reflet des enjeux : D'un côté l'homme est utilisé par le temps de l'autre l'homme est inventeur du temps Alors, le lien théorique entre la création et le temps, entre le réel et le vécu, prend un sens radicalement neuf écrit J. ATTALI[3] [ . ] Deux hypothèses sont possibles, l'une qui donne sens à l'avenir par l'observation du passé [ . [...]
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