Sous les appellations sans doute plus classiques de direction et d'administration ou plus moderne de conduite et gouvernance, le thème de la régulation d'une organisation ne date pas d'aujourd'hui. Par delà les discours empiriques dont le nombre est considérable, deux modèles théoriques se trouvent plus au moins sous jacents à la conscience des dirigeants : un modèle dit cybernétique, issu des sciences dures et sur lequel un certain nombre de dirigeants souvent de formation technicienne se reconnaissent spontanément, et un modèle plus complexe mais moins sécurisant, dit systémique, davantage porté par les DRH et les dirigeants marqués par l'ouverture de l'entreprise sur son environnement.
Le modèle cybernétique
La cybernétique est une modélisation de l'échange, par l'étude de l'information et des principes d'interaction. Elle peut ainsi être définie comme la science des systèmes autorégulés, qui ne s'intéresse pas aux composantes, mais à leurs interactions, où seul est pris en compte leur comportement global.
Le mouvement dont il est issu fut dès son origine largement interdisciplinaire et eut une influence considérable sur des domaines aussi variés que les sciences cognitives, l'intelligence artificielle, la modélisation économique, l'épistémologie constructiviste ou encore certains domaines de la psychologie au travers d'un autre mouvement proche, celui de l'École de Palo-Alto.
Aujourd'hui, on définit la cybernétique comme « la science constituée par l'ensemble des théories sur les processus de commande et de communication et leur régulation chez l'être vivant, dans les machines et dans les systèmes sociologiques et économiques ». Elle a pour objet principal l'étude des interactions entre « systèmes gouvernants » (ou systèmes de contrôle) et « systèmes gouvernés » (ou systèmes opérationnels), régis par des processus de rétroaction ou feed-back. D'où le terme « cybernétique » qui provient du mot grec « kubernesis », et qui signifie au sens figuré l'action de diriger, de gouverner (...)
[...] Un responsable hiérarchique qui doit faire face à un problème de régulation sociale doit procéder à l'inventaire et au classement hiérarchisé des diverses réponses théoriquement possibles. Pour ce faire, il peut s'adirer d'une grille d'analyse appelée clavier du dirigeant. - A l'intérieur de chacune des cases de la grille, on peut caractériser l'efficacité de l'action correspondante au moyen : ++action très efficace, + action efficace action peu efficace. - Les réponses possibles sont multiples, et chacun peut s'interroger, face à un problème de régulation, pour savoir quels sont les leviers les plus pertinents dans la situation donnée et quel est le bon dosage. [...]
[...] Certains ne s'abstiendront pas de remarquer qu'en violant le principe taylorien de division du travail, cette combinatoire présente comme même un risque. Les démarches participatives, par exemple, peuvent provoquer certains malaises entre les canaux. En effet, si ce canal renforce les possibilités, aux employés, pour être entendue du sommet, il dépossède quelque peu le canal représentatif de son monopole. Cette situation est encore moins grave que celle ou le personnel se trouve dépendant d canal unique pour son information et sa mise en mouvement. Comment peut on, alors, mette en œuvre cette combinatoire multi canaux, mais également multi actions ? [...]
[...] Cet art du détour pour atteindre un objectif est le signe le plus clair de l'intelligence. En effet, si le détour par le social se fait de plus en plus au nom de l'éthique ou de l'humanisme, il est aussi devenu nécessaire pour des raisons de réalisme et d'efficacité économique. Voila le management de l'entreprise condamné à être intelligent s'il veut réussir Jean PIAGET La question qu'on se pose est comment peut-on concevoir ce détour ? Une telle mission ne doit pas être abandonnée au hasard des comportements individuels, elle doit être pensée, organisée et pilotée. [...]
[...] Ce découpage de nature fonctionnelle entre système de pilotage et système opérant conduit à la représentation classique d'un système complexe, représentation connue aujourd'hui sous le nom de cybernétique ou de canonique, et dont le schéma suivant est la visualisation au niveau de l'entreprise. - Le système de pilotage : ce qui gère. Traite les flux d'information en provenance du STE et de l'environnement. Ce système se compose pour l'essentiel des décideurs de l'entreprise ainsi que des principales règles, procédures, et organigrammes régissant les processus de décision. C'est la raison pour laquelle ce système de pilotage est appelé aussi système organisationnel - Le système opérant : ce qui est géré. Sa mission est de transformer physiquement les flux d'exploitation. [...]
[...] Les formes de la régulation sociale. Les canaux de la régulation sociale. L'art de la combinatoire. Le clavier du dirigeant. Introduction La régulation sociale est considérée comme l'ensemble des mécanismes d'ajustement que le système soc de l'entreprise invente et met en œuvre en permanence de manière officielle pour maintenir son équilibre interne et dans le même temps s'adapter et anticiper l'évolution de ses divers environnement par le biais du dialogue qui constitue l'un des traits les plus saillants des sociétés modernes et l'un des moyens à la fois adéquat et efficace d'organiser les relations professionnelles et de traiter les conflits sociaux sur la base de la négociation et de la concertation organisée et responsable afin d'instaurer un système de relations professionnelles réaliste et développé qui permet par sa souplesse de mieux répondre aux besoins de l'entreprise et d'adapter et moderniser les dispositions juridiques à la réalité de l'entreprise et des secteurs d'activité. [...]
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