La reconnaissance au travail est « la démonstration sans ambiguïté du fait que nos réalisations, nos pratiques de travail et notre personne sont appréciées à leur juste valeur ». Cette reconnaissance n'est pas limitée à la rémunération, qui ne réussit pas toujours à différencier et encourager les plus performants, elle prend d'autres formes. Le besoin de reconnaissance semble gagner en importance car le travail occupe une place de plus en plus significative dans nos vies, il contribue fortement à la réalisation personnelle et par là même à la quête d'identité. La reconnaissance contribue à donner un sens au travail, en rehaussant l'estime de soi et en augmentant la motivation.
Or, l'environnement professionnel actuel se caractérise par un sentiment croissant d'insécurité, un relâchement du sentiment d'appartenance à l'entreprise et une méfiance grandissante des employés vis-à-vis de leur employeur, due en partie à une certaine culture du contrôle et de la sanction prédominante en France.
[...] La valorisation de la contribution de l'employé une fois la tâche accomplie peut lui donner un plus grand sentiment d'importance. Mais cette reconnaissance des résultats a aussi des effets pervers. En effet, elle peut engendrer des sentiments d'injustice, de la jalousie, et accroître la compétition entre les employés. La troisième conception de la reconnaissance s'inscrit dans une perspective subjective. Cette approche tient compte du travail réel que fournissent les employés (efforts produits, engagement dans le travail, difficultés rencontrées, risques encourus) et non seulement de leur production. [...]
[...] Il convient donc de s'interroger sur la nature de la reconnaissance au travail. En reprenant la typologie de Jean-Pierre Brun, nous examinerons successivement les quatre conceptions de la reconnaissance et leurs traductions concrètes, puis les champs dans lesquels elle s'exprime. La première conception de la reconnaissance est une conception humaniste et existentielle. Elle s'intéresse à la personne dans son unicité, elle est un témoignage de la confiance en l'humain. Elle se traduit par une attention accordée à l'individu et non à l'employé, par le souci de bien le connaître, de lui procurer des conditions relationnelles de travail appropriées et de donner un sens à son travail. [...]
[...] Mais cette reconnaissance est surtout symbolique, elle peut être exprimée aussi bien par des remerciements de la part de l'encadrement, des pairs, des subordonnés et des clients. Elle peut également engendrer une logique de délégation. Enfin, la quatrième conception de la reconnaissance s'inscrit dans une perspective éthique. Cette perspective se base sur la dignité et l'égalité des êtres humains. Elle se traduit par le respect de l'autre et le souci d'un management éthique et responsable des conséquences de ses actes. Elle met en avant la qualité de la relation et prend en compte les valeurs et les principes moraux qui guident une entreprise. [...]
[...] Elle s'inscrit globalement dans trois piliers, le salaire, les conditions de travail et le regard de la hiérarchie et des pairs. Pour être fructueuses, toutes les manifestations de reconnaissance doivent être sincères, réactives, variées, personnalisées, légitimes, spécifiques et cohérentes. La valorisation de l'employé a des conséquences positives sur le mieux-être des salariés et par conséquent sur les performances de l'entreprise. C'est un élément essentiel dans la construction de l'identité de l'individu qui lui permet de donner un sens à son travail et de contribuer à son bien-être. Cela favorise donc la responsabilisation, l'innovation, l'esprit d'équipe. [...]
[...] Bibliographie - La reconnaissance au travail : une pratique riche de sens, centre d'expertise en gestion des ressources humaines, Octobre 2002. - La reconnaissance au travail, Jean-Pierre Brun, dans Les grands dossiers des sciences humaines automne 2008. - Dossier Travail et Changement, La reconnaissance au travail, dans la Revue de la qualité de vie au travail, n°317 Janvier/Février 2008. La reconnaissance au travail : une pratique riche de sens, centre d'expertise en gestion des ressources humaines, Octobre 2002. La reconnaissance au travail : une pratique riche de sens, centre d'expertise en gestion des ressources humaines, Octobre 2002. [...]
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