L'observation du monde du travail de nos jours, nous permet de constater que les relations et les comportements des individus en entreprise ont évolué, ainsi que l'organisation même de ces entreprises. Ainsi, on ne peut plus affirmer que les entreprises ne font que répondre aux contraintes de l'environnement, et que les individus qui y travaillent ne sont stimulés que par la recherche d'intérêts personnels purement économiques, mais plutôt par l'accès à un certain « rang social ». De plus, les études sociologiques du monde du travail d'aujourd'hui permettent d'affirmer que l'efficacité du fonctionnement d'une entreprise est directement liée à la capacité de coopération de ses acteurs. De ce fait, N. Alter, professeur de sociologie à l'université Paris Dauphine, pose la question, dans « Théorie du don et sociologie du monde du travail » : comment cette coopération est-elle possible ?
[...] Cela peut se traduire notamment par le fait qu'un opérateur tire individuellement parti d'une opération menée de façon collective, change de camp bien que l'on défend une cause avec un groupe, ou encore ne donne pas suite après avoir reçu un don. Pour éviter les trahisons au sein du groupe, le manquement aux règles du collectif entraîne des sanctions par les propres membres du groupe (visible surtout dans le milieu ouvrier traditionnel) passant notamment par une exclusion. Mais ce système de sanctions est de plus en plus faible et cela incite certains à agir de manière égoïste. En outre, cette situation va créer des tensions chez l'individu. [...]
[...] Le rapport individu / organisation Plan Introduction 1. Nature des échanges entre l'individu et l'organisation La structure formelle d'une relation individu-organisation Le don, point de départ de l'échange social Les caractéristiques de l'échange social 2. Les intérêts du don L'intérêt économique L'intérêt symbolique L'intérêt stratégique 3. La dérive : le déficit de régulation et distance sociale L'évolution des rapports salariés/employeurs Individualisme et collectif L'accord sur le désaccord Conclusion Bibliographie Introduction L'observation du monde du travail de nos jours, nous permet de constater que les relations et les comportements des individus en entreprise ont évolué, ainsi que l'organisation même de ces entreprises. [...]
[...] Les autres ont été mises à l'écart, ce qui traduit un autre intérêt du don, que nous allons étudier dans le paragraphe suivant L'intérêt stratégique Enfin, il y a un intérêt stratégique dans le don. On ne va pas donner à n'importe qui. On va donner à quelqu'un qui pourra nous apporter quelque chose en retour. L'individu qui donne va donc d'abord calculer les opportunités qu'il va pouvoir tirer de ce don. Comme le dit E. Friedberg, on donne pour tirer un meilleur parti de l'autre c'est-à-dire pour obtenir quelque chose de l'autre, ou plutôt, toujours selon le même auteur, pour pouvoir faire quelque chose avec l'autre. [...]
[...] Ces relations unissent des firmes et des individus qui sont liés par des contrats de travail régis par des règles de droit, définis dans le temps avec une échéance plus ou moins longue, garantissant un échange équitable et profitable pour les contractants. Cependant, cette relation ne permet pas une organisation efficace et économiquement viable. Si chaque employé se contentait de remplir les tâches définies dans son contrat de travail, le règlement intérieur ou les conventions collectives, les entreprises ne pourraient pas être performantes et compétitives. C'est pourquoi on parle de relation d'emploi durable ou d'échange social pour définir la relation entre l'individu et l'organisation. [...]
[...] Le développement de l'individualisme est une nouvelle forme de vie en commun, et non la fin de ce système d'échange social. Par ailleurs, les échanges supposent, pour être réalisés, de s'intégrer à la culture de son groupe une expérience commune du travail, avec un minimum de valeurs partagées et la capacité à montrer que l'on donne et que l'on reçoit. Les uns et les autres ont donc intérêt à se sacrifier au bénéfice de l'existence du lien social et savent que ce sacrifice peut être vu comme un investissement, car il permet d'échanger des ressources. [...]
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