Avec la promulgation de la loi de programmation pour la cohésion sociale en janvier 2005, le monopole (théorique) de l'ANPE concernant l'accompagnement et le placement des demandeurs d'emploi est tombé. Ces domaines d'activité se trouvent donc ouverts aux opérateurs externes, y compris les entreprises de travail temporaire (ETT) qui peuvent désormais intervenir sur :
-la sous-traitance auprès du Service Public de l'Emploi (SPE) et des collectivités territoriales pour effectuer des missions d'insertion professionnelle, consistant en un accompagnement intensif et ciblé des publics en difficulté. L'accent est mis sur les métiers dits « en tension », pour lesquels les entreprises ont des difficultés à recruter du personnel compétent.
-la proposition de CDD et de CDI aux entreprises, en sus des contrats d'intérim qui constituent le cœur de leur activité. Il s'agit là d'une mission de placement, favorisant le rapprochement entre l'offre et de la demande de travail.
Une entreprise peut désormais s'adresser directement à une agence d'intérim pour recruter en CDD ou CDI. Un Conseil Général a également la faculté de choisir, après appel d'offres, une ETT pour accompagner un public de RMistes dans des actions d'insertion. L'ANPE et l'UNEDIC, de la même manière, se voient offrir la possibilité de choisir une agence d'intérim pour encadrer des chômeurs vers leur retour à l'emploi.
[...] Grâce à ses agences et ses collaborateurs permanents, la mise en relation entre les candidats et les employeurs est beaucoup plus simple. Nous allons travailler en complémentarité avec l'ANPE, qui demeure incontournable dans la mesure où elle dispose du fichier de candidats le plus complet. En fonction de la demande du client, soit nous trouverons le candidat dans nos propres fichiers, soit nous solliciterons l'ANPE». Nous allons travailler sur plusieurs segments de marché. Le travail temporaire est toujours très apprécié dans des secteurs comme l'industrie ou la restauration qui le voient souvent comme une période de test. [...]
[...] La plupart des ETT font état de leur l'intérêt pour ce nouveau marché et les agences d'intérim en France (à comparer avec 900 pour l'ANPE), qui emploient permanents, espèrent y trouver un second souffle, leurs marges ayant été rognées par la guerre des prix dans l'intérim. Le positionnement sur ces nouvelles activités les prédispose à devenir des acteurs globaux sur le marché de l'emploi et des ressources humaines. Le sujet est suffisamment d'importance pour que Precepta, filiale du Xerfi, principal cabinet français spécialisé dans les analyses de stratégie concurrentielle, lui consacre une étude en juin 2005. L'un des principaux constats se passe de commentaires : La profession est entrée dans une période d'investissements stratégiques. [...]
[...] Les Jobstores correspondent à une démarche intégrative des processus amont et aval de l'aide au demandeur d'emploi, probablement inspirée des structures similaires au Royaume Uni. Le modèle est bien évidemment intéressant et son devenir est à surveiller. Adecco a pris une longueur d'avance sur l'intégration de la filière RH par rapport à ses deux principaux concurrents, grâce au rachat d'Altedia. Manpower met en place une stratégie beaucoup moins agressive, sans plan média associé. Elle est résolument tournée vers le placement et l'accompagnement, mais ne comporte aucun élément de différenciation réel. [...]
[...] A côté de cela, l'administration ou le tertiaire recherchent davantage des salariés pour des CDI avec une période d'essai Dans la recherche de cadres ou de commerciaux que les entreprises externalisent facilement, nous serons en concurrence avec les cabinets. Cependant, dans le domaine de l'industrie ou du tertiaire, il n'y a pas d'externalisation importante pour des postes moins qualifiés. Les entreprises, et plus particulièrement les PME et PMI, n'ont pas l'habitude de sous-traiter le recrutement d'un agent de production ou d'une secrétaire. [...]
[...] Adecco a investi il y a plusieurs années le terrain de l'insertion en créant une dizaine d'Entreprises de Travail Temporaire d'Insertion (ETTI). Constatant ses limites en termes de ratios économiques et de compétences internes sur l'intérim d'insertion, le groupe a cherché un autre mode de coopération. Il a ainsi pris en 1996 une participation de 34% dans le capital de la filiale intérim du groupe d'ID'EES, l'un des pionniers de la création d'entreprises d'insertion qui regroupe actuellement 28 agences dans toute la France cela découle d'une histoire cohérente. [...]
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